lundi 28 novembre 2011

The Time Traveler's Wife






Clare a rencontré Henry, l'amour de sa vie, à l'âge de 6 ans, quand lui en avait 36. Henry a une déficience génétique qui lui permet de voyager dans le temps, sans pouvoir le contrôler. Il partagera l'enfance de Clare mais lui ne la rencontrera pour la première fois qu'à ses 28 ans, quand Clare en aura 20. Rien de malsain dans tout ça, même si j'avoue que j'ai été un peu dérangée par ces années de visites qui permettent à Henry de rattraper le temps perdu, les 28 ans qu'il a passé sans connaître Clare.

C'est la formidable histoire d'amour d'un voyageur du temps, une œuvre à la fois sentimentale et de science-fiction très originale et très émouvante. Audrey Niffenegger alterne ingénieusement la focalisation des personnages. De ce fait un événement est vu par les yeux de Clare et Henry alternativement. Cet effet rend le roman riche et personnel, plus intimiste que s'il avait été raconté par un narrateur quelconque. Parce qu'il faut vraiment avoir affaire aux sentiments les plus personnels de ces personnages dont nous observons la lutte constante pour la normalité dans une situation qui est loin de l'être.

Chaque partie est précédée de la date et de l'âge de Clare et Henry, autrement il aurait été impossible de se retrouver dans ce labyrinthe d'événements passés, présents et futurs pour Clare alors qu'ils sont à venir pour Henry et vice versa. Ce qu'il faut retenir de ce roman ce sont des épisodes poignants qui ont la grande qualité de ne pas tomber dans le niais, jamais. Les voyages d'Henry laissent des traces, des indices que le lecteur et même les autres personnages ne comprennent parfois que plus tard. Tout ça grâce à, ou cause de, tous ces aller-retours entre le connu, l'inconnu et le réel. Ce n'est vraiment qu'à la fin du roman que nous pouvons remettre en ordre le puzzle des événements pour connaître l'histoire complète de Clare et Henry.

Pour les plus curieux, le titre est impossible à traduire en français pour que ce soit jolie. Au final, la traduction française porte le nom de Le temps n'est rien, et le film Hors du temps. Film à me procurer d'urgence.

dimanche 27 novembre 2011

Twilight 4.1 : Breaking Dawn

100è article !





La version 4.1 de Twilight est « enfin » sortie, pour le plus grand bonheur de ses détracteurs, et des adolescentes en mal de romantisme neu-neu. Feront-ils pire que pour les trois précédents? Réponse en quelques lignes.

Tout d'abord le film s'ouvre abruptement sur l'annonce et la scène du mariage, il n'y a quasi aucun dialogue, attention ici outil pour nous montrer que la tension est à son comble! D'accord j'admets que la robe est pas mal, et la déco est vraiment sympa (oh! J'ai dit quelque chose de gentil). Passons sous silence une réception ponctuée de discours fait pour être drôles mais qui sont tout bonnement ridicules et passons à la lune de miel; LA chose que tout fan qui se respecte attend depuis le début de la saga. 

Que dire, Bella passe trois bouquins (et trois films) à vouloir lui sauter dessus et lui arracher ses vêtements à longueur de temps mais quand elle peut enfin le faire, la nouvelle madame Cullen hésite et a peur. Pour se lancer elle fait quoi? Se brosse les dents et se rase les jambes...au secours. « Oh non il va me voir nue » pense-t-elle alors qu'elle a un corps type mannequin. Pfff. Regardez True Blood et prenez-en de la graine! Ils font pas de chichi eux au moins.

Ensuite pathétique remords du héros parce qu'il a laissé un bleu de 2 mm² sur la peau de sa belle et un chassé croisé tentationnel à peu près drôle. Bah oui, après elle voudra le refaire 3 nuits par semaine (c'est de situation). Mais au mon dieu que se passe-t-il? Bella est enceinte. Panique à bord et un demi-film de « mais tu es folle », « que va-t-on faire » et « je ne veux pas te perdre ». Arrive une scène sanguinolente et surprenante pour la saga mais le réalisateur a changé, du coup je comprends mieux. Elle met mal à l'aise; les maquilleurs ont fait un sacré travail sur Bella.

Maintenant ils nous font attendre encore un an pour la 4.2. Mais qu'on en finisse! Une bonne nouvelle sur la 4.1? C'est passé vite.

lundi 14 novembre 2011

The Help of Tintin is In Time


3 CRITIQUES ECLAIRS
3 jours, 3 films, 3 styles



Dans le sud des années 1960, dans le Mississipi, les noirs n'avaient pas encore de droits civiques. Les femmes étaient employées comme domestiques et nourrices, et n'avaient pas même le droit d'utiliser la salle de bain de la maison.

C'est dans cette ambiance ségrégationniste qu'une jeune journaliste du coin nommée Skeeter va entreprendre un grand projet : retranscrire le témoignage de ces femmes qui s'occupent des maisons et des enfants des blancs. Ce ne sera pas une chose aisée parce que cela reste un acte illégal. Aucun nom ne sera divulgué. De par le courage de Skeeter et surtout de Abileen et Minny va naître une profonde amitié, un lien entre deux mondes qui aux dires de certains ne devaient jamais se rencontrer.

The Help est un film très émouvant, filmé sans fioritures et simplement très efficace aussi bien dans les rires que dans les larmes. On est à la fois touché par ces mots, ces souvenirs et ces anecdotes dévoilées par Abileen et Minny, mais on rit également énormément. C'est que Minny a un sacré caractère, sans parler de l'adorable Celia. Le sujet n'est certes pas léger mais la bonne dose d'humour incorporée est une plus value exceptionnelle. Ce n'est pas la lutte contre le racisme et les enjeux civiques qui sont au premier plan mais simplement un témoignage haut en couleurs de la vie de ces femmes du sud des États-Unis. Vous ne serez pas déçus, encore un film à inclure dans le palmarès 2011.




Réalisé en motion capture (combinaison noire pour les acteurs munie de capteurs qui numérisent leurs mouvements et expressions), Tintin est à nouveau une perle de technologie qui peut faire regretter les vrais acteurs. Pourtant pour Tintin l'effet n'est peut être pas mauvais, c'est une BD après tout, et quand on voit les films des 60s, on se dit qu'une houppette passe mieux en animé qu'en réel. C'est tellement bien fait que des fois on dirait qu'ils ont incrusté de vraies images au milieu des animations. J'avais peur de cette nouvelle adaptation et finalement ce fut une bonne surprise.

Pas besoin de revenir sur l'histoire, elle est assez connue pour zapper cette partie. Outre un professeur Tournesol qui nous manque, tout l'esprit de Tintin est là. Dupont et Dupont sont toujours aussi idiots (interprétés par les toujours aussi géniaux Simon Pegg et Nick Frost), Milou toujours aussi rusé même si bien moins mignon que dans l'œuvre originale.

Mis à part deux scènes d'action à grand spectacles un tantinet trop surréalistes, toute la production est bien menée avec de bonnes idées et somme toute de bons dialogues. Certes, rien ne remplacera les dessins animés de notre enfance, mais Spielberg a fait une bonne tentative. A voir avec d'autres opus.




Dans le monde de Will Salas, les humains ont été modifiés pour qu'à leur 25è année ils gardent leur apparence et commencent à devoir « gagner du temps » pour vivre. Ce monde est gouverné par les minutes, les heures, les jours. Pour payer, les gens doivent donner des minutes de leur vie. Dans les ghettos les plus pauvres du pays, l'espérance de vie est courte.

Will Salas (Timberlake) voit sa mère mourir dans ses bras parce qu'elle n'avait plus assez de temps de vie. Cet événement est le déclencheur pour Will qui commencera à se rebeller. C'est également à ce moment qu'un riche héritier lui donne quelques siècles de vie. Celle de Will va changer, mais c'est sans compter sur la police du temps (les timekeepers) qui ne cesseront de le traquer pour ce legs inespéré. Sur sa route apparaîtra Sylvia Weis, une héritière, et à eux deux ils bouleverseront l'économie.

Les idées sont là, c'est indéniable, mais elles sont pauvrement mises en  œuvre dans ce film de bandits-justiciers futuristes. Alors d'accord il y a des thèmes « forts » comme le culte de la beauté, la loi du plus riche, l'injustice et bla bla bla mais ça sent le réchauffé. Les psychologies simplistes laissent un sentiment mitigé. Même si Justin Timberlake n'est pas si mauvais acteur, ce film de science-fiction reste sans saveur.

dimanche 13 novembre 2011

The Final Act of Mr Shakespeare



Robert Winder a imaginé la façon dont Shakespeare aurait créé sa dernière pièce de théâtre. Alors qu'il rendait visite à un prisonnier de la Tour de Londres, Shakespeare est appréhendé par Sir Coke et est prié d'écrire une pièce élogieuse sur Henry VIII pour le roi actuel, James I. Mais Shakespeare ne l'entend pas de cette façon, surtout quand il est violemment sorti de sa retraite. Lui vient alors l'idée d'écrire une toute autre pièce, sur Henry VII, afin de rétablir la vérité. Aidé par sa troupe de théâtre, the King's Men, formé de Burbage, Heminge et Alleyn entre autres, Shakespeare va commencer un jeu dangereux, parce qu'il n'est pas sans risques de traiter de la monarchie, et encore moins des Tudor.

Pièges, secrets, suspicions et révélations seront au cœur de ce roman où le lecteur assistera aux différentes étapes de la création d'un pièce de William Shakespeare. Chaque membre de la troupe appose sa marque dans l'édification d'une œuvre du célèbre auteur. Il était très intéressant de voir comment Shakespeare aurait pu créer ses pièces. De plus, Robert Winder est allé jusqu'à lui-même créer Henry VII et à l'introduire dans son roman. Une bonne surprise.

Robert Winder nous a ainsi concocté un thriller post-élisabéthain d'une grande qualité. On suit l'évolution de la pièce et comprend mieux au fur et à mesure à quel point son écriture est dangereuse. Aussi, à la fin du livre on comprend que le titre du roman était en fait un formidable jeu de mots, dont je vous laisserai découvrir la signification par vous-même.

dimanche 6 novembre 2011

Nerd Do Well




Simon Pegg est maintenant connu pour son duo avec Nick Frost, les deux amis ont confectionnés quelques-uns des plus originaux films britanniques de ces dernières années, à savoir l'hommage aux films de zombies Shaun of the Dead, le buddy-cops film Hot Fuzz et le sci-fi ovni Paul.

Après avoir brillé sur les écrans, Simon Pegg a choisi la voix ou voie (au choix) littéraire pourpartager ses mémoires et surtout faire état de son parcours extraordinaire d'un enfant du Gloucestershire (a)typique qui aimait tellement l'art dramatique qu'il a réussi à en faire son métier. Impressionnant. L'accroche du livre est « A small boy's journey to becoming a big kid », en effet on ne pourrait pas mieux décrire le parcours de Simon Pegg qui au final, continue à faire ce qu'il a toujours fait, c'est à dire évoluer dans un monde de fan de science-fiction, de zombie, de théâtre et de stand-up. Même après avoir l'assurance que son travail est apprécié et reconnu, il continue à être le jeune fan de Star Wars qui est anxieux et troublé à l'idée de rencontrer Carrie Fisher ou George Lucas, ce qui montre la grande simplicité de cet acteur.

Simon Pegg a voulu faire deux choses dans ses mémoires. D'une part nous raconter pleins de détails sur ses premières copines, et ensuite nous expliquer comment il est devenu le Simon Pegg que nous connaissons aujourd'hui. D'autre part, il a voulu raconter les aventures de Simon Pegg le milliardaire un peu super-héro accompagné de son side-kick Canterbury le super robot. Ces intermèdes loufoques donnent au livre un air moins solennel. Mais pour ma part ses mémoires étaient tout de même beaucoup plus prenantes! Ce n'est pas qu'il a eu une vie extraordinaire, c'est surtout sa passion pour le cinéma et la comédie et son parcours on ne peut plus normal qui est impressionnant. Sans parler de son talent indéniable pour l'écriture (d'accord, on l'avait déjà remarqué dans ses scénarii mais là j'ai vraiment été bluffé). Ses analyses cinématographiques sont également très prenantes et très intelligentes. J'ai dévoré ce livre où la fluidité de son écriture, son humour, son authenticité ne sont que des éloges supplémentaires pour cet acteur-auteur que j'affectionne depuis Shaun of the Dead sorti en 2005 en France.

jeudi 3 novembre 2011

Anonymous



Et si Shakespeare n'était pas le talentueux, que dis-je, l'extraordinaire auteur que nous connaissons aujourd'hui? Et si Shakespeare n'avait pas écrit les 37 pièces et les 152 sonnets qui l'ont rendu si célèbre? Que se passerait-il si Shakespeare n'était qu'une simple couverture, une coquille vide, pour couvrir le véritable auteur?

C'est sur le thème très controversé de la paternité (c'est tellement plus simple, authorship...) des œuvres de Shakespeare que se base l'intrigue d'Anonymous, le nouveau film d'un Roland Emmerich qui ne nous avait pas habitué à un tel registre (Le jour d'après) et qui pourtant livre ici un long-métrage fin, élégant, fascinant et complètement captivant. Eh non, je ne pèse pas mes mots. J'ai vraiment été enthousiasmée par ce film, tant pas par la réalisation d'Emmerich mais plutôt pour le merveilleux scénario de John Orloff. Plusieurs théories balancent la possibilité que Shakespeare ne soit pas l'auteur de son Œuvre avec un grand « o ». Certains l'attribuent à Bacon, d'autres à William Stanley, Marlowe ou, enfin, à Edward de Vere, comte d'Oxford. Anonymous s'intéresse au cas du compte d'Oxford qui, dès son plus jeune âge, écrivait poèmes et pièces à la cour de la jeune reine Elisabeth I. 
 
Le film commence au théâtre, avec une très bonne mise en abîme. Sir Derek Jacobi qu'on ne présente plus, joue le prologue où il présente la pièce, pour doucement laisser place au XVIè siècle dans un fondu humain ingénieux. Par de complexes liens et allers-retour dans le passé, Anonymous nous explique comment et pourquoi de Vere avait besoin d'un écran comme William Shakespeare pour faire passer ses idées. Selon le premier, les mots sont l'arme la plus puissante qui soit. A l'heure où Elisabeth refuse de nommer un héritier, le peuple a besoin d'être éclairé, et ce par le biais du divertissement populaire qu'est le théâtre. Les intrigues de la cour, menées par la famille Cecil (conseillers de la reine), visent à mettre sur le trône James d'Ecosse, pour être sûr d'écarter le favori, le comte d'Essex. Ah la cour des Tudor! Que d'intrigues, que de manigances, c'est toujours aussi excitant. De Vere, au génie sans limite, lui aussi tentera par le pouvoir des mots de jouer de son influence. Pour cela il se tournera vers Ben Johnson, autre dramaturge de l'époque. De Vere l'a choisi pour le représenter aux yeux du monde, sauf qu'un certain acteur du nom de Will Shakespeare tirera son épingle du jeu en sautant sur l'occasion de gagner de l'argent, et se proclamer l'auteur des pièces au succès fulgurant.

Rhys Ifans est tout simplement fantastique dans ce rôle de génie de la plume. On est à des années lumières du rôle qui l'a fait connaître : le coloc débile de Hugh Grant dans Notting Hill ! Cet acteur s'affirme encore une fois comme une valeur sûre du cinéma britannique, tout autant que le jeune Jamie Campbell Bower qui joue de Vere jeune. Une autre ingéniosité du film réside dans le choix d'Elisabeth. Vanessa Redgrave fait une reine très convenable, plus humaine que Judi Dench dans Shakespeare in Love, plus sensible; et quel choix plus logique que de prendre Joely Richardson, sa propre fille, pour la jouer dans ses jeunes années. Comme c'est pratique, et comme c'est réaliste aussi!  

Et tout ce que je vous ai raconté n'est qu'une infime partie de tout ce qu'il se passe, parce qu'il y a la relation Elisabeth-de Vere, la relation famille Cecil-de Vere et bien sûr de Vere et sa relation à l'écriture. Mais je ne vous en dis pas trop non plus sinon il n'a aura plus de surprises. Si vous aimez un tant soit peu Shakespeare, l'Angleterre des Tudor, les films d'époques, foncez! Parce qu'en plus du spectacle et de la beauté des décors et du texte, ce film est empli de fortes émotions qui ne peuvent laisser de glace. Bon d'accord, les garçons, il y a des bagarres aussi, et de la nudité.

vendredi 28 octobre 2011

The Three Musketeers



Je pense que quand on s'attend vraiment à ce qu'un film soit une horreur sans nom, on ne peut que trouver des choses qui relèvent le niveau (au départ déjà très bas). C'est ce qui m'est arrivé.

Scène d'ouverture, un Athos en mode ninja cagoulé, Aramis en Batman/prêtre et Porthos en brute épaisse mais néanmoins drôle, et enfin une Milady en copine d'Athos et collègue de la société des agents secrets de la couronne française en mission en Italie que sont les mousquetaires. Ok...on repassera.

Ensuite, on peut dire qu'il a bon dos ce bon vieux Leo (Da Vinci, pas Di Caprio) parce qu'il est le meilleur prétexte universel pour introduire un quelconque objet d'une avance technologique incroyable sur l'époque présentée dans un film, une excuse à toute aberration anachronique. Ici, Anderson (le réalisateur) aura choisi de faire pousser de jolies machines de guerre, qui ne sont autres que des bateaux montgolfières. Au secours! Et alors le pseudo cliffhanger du générique fin, à jeter.

La très bonne surprise du film, ce sont les fameux mousquetaires, ces chevaliers déchus, représentés par Matthew MacFadyen, Luke Evans, Ray Stevenson, et Logan Lerman pour D'Artagnan qui peine à avoir un peu de charisme, mais y'a de l'idée. Il est trop jeunot, trop chétif par rapport aux trois maîtres mousquetaires qui ont un peu de bouteille (propre, et figuré). Ils sont très drôles et très charismatiques; avec surprise ce n'est pas D'Artagnan la vedette, pas entièrement en tout cas. Ils sont accompagnés par Planchet, le fameux valet des mousquetaires, très efficace dans son rôle de souffre douleur. Une dose de rire, une !

Il ne faudra surtout pas oublier le génialissime Christoph Waltz dans le rôle de Richelieu. Je trouve même un côté sympa à Orlando Bloom dans son rôle du grand méchant Buckingham, c'est rare. A part sa coupe de cheveux atroce, ce nouveau style de personnage lui réussit pas mal. Par contre Milla Jovovich est toujours aussi mauvaise actrice à mon sens, ou en tout cas son rôle de Milady n'est absolument pas convaincant. A jeter aussi.

Finalement, en regardant les crédits, je comprends pourquoi j'ai un peu aimé cette version blockbusetrisée du roman de Dumas : un des scénaristes se nomme Andrew Davies aka celui qui a fait l'adaptation d'Orgueil et Préjugés version 1995, la seule, l'unique ! Donc, si on enlève les bateaux volants, les coups de canon, un bateau embroché sur Notre-Dame et Milla Jovovich (je sais ça fait beaucoup), pourquoi pas... 




lundi 24 octobre 2011

Tinker, Taylor, Soldier, Spy





A l'époque de la Guerre Froide, l'agence de renseignements britannique le MI6 dispose d'une unité appelée le cirque. A sa tête, John Hurt; son bras-droit, Gary Oldman. Viennent ensuite une pléiade d'acteurs tout aussi connus et talentueux, comme par exemple Colin Firth ou le très en vogue Benedict Cumberbatch. N'attendez pas un film d'espionnage survitaminé à la James Bond version Daniel Craig comme on en trouve souvent de nos jours. Non non, Tinker, Taylor, Soldier, Spy (titre génial je trouve, comparé à La taupe en français, quel dommage) est on ne peut plus traditionnel. Le réalisateur, Tomas Alfredson, plonge son public au cœur du tumulte de la tension politique des 70s. Les images sombres, marronnées tout du long, donnent une touche d'authenticité à ce film sobre, intelligent et magistralement mené par un casting du tonnerre.

Parti en retraite, l'agent Smiley (Gary Oldman) est chargé officieusement de trouver qui parmi les quatre hautes figures du cirque est une taupe à la solde des soviétiques. Control (John Hurt) avait commencé l'enquête, à Smiley de la continuer. Nous suivons ainsi le cheminement de Smiley vers l'identité du traître, les spectateurs sont invités avec lui à résoudre le mystère, de plus en plus intense à mesure que les indices s'accumulent et que le dénouement approche.

La tension palpable du début à la fin, et les nombreux flashbacks et personnages entre-mêlés font de ce film un très bon cru de la rentrée 2011. Je dois avouer que mon enthousiasme est en demi-teinte par ce que je ne suis pas trop fan des films se déroulant durant la Guerre Froide, et pourtant on ne peut qu'apprécier le talent des acteurs sont dirigés et la sobriété de la caméra d'Alfredson. C'est un grand film pour celui qui sait apprécier un thriller d'espionnage où la réflexion du spectateur est de mise sans pour autant faire exploser tout et n'importe quoi.


dimanche 23 octobre 2011

Footloose



Pourquoi, mais pourquoi un remake? Ré-adapter une œuvre littéraire, ça passe, mais qu'en est-il pour les œuvres originales telles que Footloose ou Dirty Dancing (voir aberration ici)? Attendez-vous aux scènes identiques, réchauffées et du coup moins bien? A vous de juger.

L'aspect visuel général du film est assez plaisant, on est replongé dans les années 80 – ah non, il a un Ipod, d'accord pas un touch mais un Ipod quand même. On est peut être pas dans les années 80. TOUT est old-school, de la coccinelle à la coupe de cheveux en passant par les bus, MAIS le gamin se trimballe un Ipod. A quoi bon insérer cet élément ultra moderne et « fashion » dans une production qui se veut sans aucun doute respectueuse de l'original? Quitte à faire un remake, autant le transposer dans un autre univers et pas essayer de faire des anachronismes.
Je reprends.
Le réalisateur nous fait croire par des costumes ambigus (quoique quand on voit le peu de vêtements que portent l'héroïne on se demande) que tout est normal, que les 80s sont bien là, que ce film n'est pas là pour supplanter l'original. Ouais mais bon on est pas dupe non plus ! Surtout quand le premier quart du film montre des adolescents peu habillés en train de nous faire des battles version Street Dance derrière un fast-food parce que la danse est illégale dans le patelin. Là, vous pouvez me croire, j'ai eu peur! Mais j'ai été quelque peu rassurée par la tournure des événements : un retour à un style vestimentaire plus adéquat, à des scènes de danses dignes de Dirty Dancing (si y'a pas de référence, je comprends pas)

Pour la petite histoire, un soir 5 jeunes de la ville meurent dans un accident de voiture en rentrant d'une soirée alcoolisée et où ils ont dansé. Oui, ils ont osés. Bref, ils s'amusaient trop pour regarder la route, et là c'est le drame local. Le conseil de la ville, emmené par le pasteur et père en deuil décrète illégaux tout rassemblements de jeunes où de la musique est diffusée. La musique et la danse, c'est le maaal. Quelques années plus tard, se ramène Ren, ancien gymnaste qui aime la musique et se déhancher (hey, vous sentez la suite?). Il va se heurter aux mœurs locales et bam! Il va tout vouloir changer (je savais que vous vous en doutiez). Ah oui au passage il tombe amoureux de la bimbo locale et fille du pasteur (ça aussi vous vous en doutiez, avouez).

Si on passe sur les quelques chansons rap/hip-hop du début du film, toute la production est bien menée. Une mention spéciale aux jeunes acteurs inconnus alors qui enflamment l'écran. La chanson Footloose est toujours aussi entraînante (mes pieds non plus n'ont pas pu rester tranquilles) et puis on rigole bien, il faut l'avouer. A ceux qui aiment les comédies musicales du style, je vous recommande cette version moderne remastérisée et Ipodisée qui donne un coup de pep's à la version originale avec Kevin Bacon. Ce n'est pas un crime d'aimer les paillettes.



Ça devient intéressant à partir de 0:30.  

God I love country music :p


vendredi 21 octobre 2011

Perfect Sense



“Of all the senses, smell most strongly connects us to memory and the past. Taste locks us into the present. Hearing and sight help us navigate through the world. It is touch, however, that connects us intimately to each other.” 



Resté seulement deux semaines dans les salles, Perfect Sense n'aura pas eu le temps de se faire une place au box-office britannique; et c'est bien dommage. Ce film américain indépendant, loin des super-productions, s'est néanmoins doté d'un casting pour le moins de qualité pour le représenter. Ce drame qui mêle à la fois histoire d'amour et film catastrophe a osé mélanger différents genres, et avec succès!

Ewan McGregor et Eva Green sont les héros de ce nouvel ovni cinématographique. Lui joue Michael, chef d'un restaurant voisin de l'appartement de Susan, une épidémiologiste. Le tout se passe en Écosse. Un jour, plusieurs cas identiques sont répertoriés à travers le monde. Après une forte crise dépressive, les personnes atteintes perdent toute sensation olfactive. L'épidémie, inconnue, se répand rapidement. Très vite elle devient globale à toute la Terre, sans explication ni solution. Pendant ce temps, Michael et Susan (qui travaille sur la maladie) se rapprochent. Puis arrive un nouveau stade, une autre crise et un autre sens qui disparaît.

Vous l'aurez compris, ce film met en scène une pré-apocalypse sans remède possible. « A l'heure des films en trois dimensions », Perfect Sense arrive, avec une virtuosité exceptionnelle, à faire en sorte que son public vive ces pertes sensorielles, comme si nous même étions dans le film. Ce n'est pas parce que nous ne pouvons pas sentir ou goûter à la nourriture présente sur l'écran que nous ne pouvons ressentir le désarroi des personnages. C'est en ça que Perfect Sense est intéressant. L'orgie gustative est, par exemple, on ne peut plus efficace. L'autre ingéniosité du long-métrage réside dans le mime des effets sensoriels, vous verrez par vous même. C'est perturbant et extrêmement efficace du point de vue de l'intrigue.

Au milieu de tout ça, Michael et Susan tentent de survivre au drame planétaire qui les entoure. Parce que l'autre thème fort du film, c'est la survie à un changement radical, au changement de la condition humaine telle que nous la connaissions auparavant. Ils se forgent une bulle dans laquelle seule leur affection les renforce. Unis ou déchirés au long du film, la scène finale est simplement d'une intensité digne de la qualité de la mise en scène générale.




lundi 29 août 2011

La Reine et moi



Elisabeth II vit son pire cauchemar: l'opposition est maintenant au pouvoir. Menée par Jack Barker, elle éradique la monarchie, expulse la famille royale et prend possession de tous les biens de la couronne. L'ex-famille royale est délocalisée dans un quartier pauvre de Londres. Elle ne jouit de plus aucun droits, ni faveurs. How shocking! Certains s'en accommodent (Charles, Elisabeth), d'autres le vivent très mal (Philippe). Cependant la famille est chaleureusement accueillie par le voisinage qui s'empresse de les aider à s'adapter à leur nouveau mode de vie.

Le tout est un peu trop invraisemblable pour être efficace. Sue Townsend a eu une très bonne idée d'intrigue, à la fois drôle et qui fait réfléchir, mais sa mise en œuvre est tournée vers l'extrême, ce qui me laisse quand même dubitative. Des passages sont certes drôles mais pour moi la sauce ne prend pas. La fin plus que brutale me fait penser que ce livre est à l'image d'un rêve: on l'oublie vite.


lundi 15 août 2011

Killing Bono



Comment Bono et l'ascension de son groupe U2 rendent presque fou un ancien camarade de lycée. Ce n'est pas ici l'histoire du cultissime groupe irlandais, mais bien la bataille des éternels numéro deux, les frères McCormick, Neil et Ivan. C'est l'orgueil démesuré de Neil et sa foi aveugle en son talent et sa future réussite qui les plongent, lui et son frère, dans plusieurs marasmes financiers et musicaux. Pendant que Bono gravit un peu plus le sommet de la gloire, Neil est obligé malgré lui de suivre le succès fulgurant de son éternel rival.

Ce n'est pas que Neil manque de talent, loin de là. Cependant le jeune homme accumule les mauvais choix et la malchance (un concert à la venue du Pape), obnubilé par sa soif de gloire. Prêt à tout, même à emprunter de l'argent au plus dangereux, c'est lorsqu'ils atteindront Londres que les frères McCormick pourront assouvir leur rêve de carrière musicale. Mais comme le destin s'acharne, rien ne sera ni facile, ni évident.

Dès le début du film, on voit que Neil est un garçon spécial, qui a ses propres convictions et qui n'en démords pas. Il est convaincu de son prochain succès mais ne réussit pas à saisir les vraies occasions qui se présentent devant lui, alors que Bono et U2, oui. Un peu égoïste, trop sûr de lui, Neil entraînera son frère vers la chute. Eh oui, ne détrône pas U2 qui veut.

Un film à recommander aux amateurs de rock, pop et folk. Les scènes de concerts ne manquent pas, surtout qu'elles sont assez drôle, malgré elles, de par les tenues extravagantes de Neil, par ailleurs merveilleusement joué par un Ben Barnes dont le talent s'affirme à chaque long-métrage (je le savais!). Pour se trouver un style et surtout un public, les groupes successifs des frères McCormick passent par tous les mouvements vestimentaires et musicaux en vogue. Émouvant, drôle et sans fausses notes, ce vrai-faux biopic indépendant a l'avantage de montrer l'envers du décor, comment le bonheur des uns fait le malheur des autres; et surtout, une malchance qui s'acharne sur Neil, il faut bien le reconnaître.

Reines et favorites



Ce livre, à classer du côté des essais historiques, est un résumé de l'Ancien Régime, vu côté femmes. Benedetta Craveri, historienne italienne, n'appelle pas à l'exhaustivité mais distille parmi ses pages une franche curiosité et un désir d'en savoir plus. Ces portraits montrent la façon dont les femmes « royales » étaient perçues, voire tolérées dans certains cas.

De Diane de Poitiers, maîtresse du roi Henri II, à Marie-Antoinette, femme de Louis XVI, l'auteur alterne reines et maîtresses (ou favorites) dans le bal magistral orchestré par la monarchie française de l'Ancien Régime. C'est tantôt les reines en titre qui jouent un rôle important dans le règne de leur maris, tantôt la femme supposée de l'ombre, la favorite. Volontaires ou effacées, ces femmes ont presque toutes eu un destin tragique.

L'écriture fluide de l'auteur permet une lecture aisée pour ce petit résumé historique. Pour être à même de comprendre tous les enjeux et fais historiques dont il est question, une base certaine est nécessaire. Néanmoins au fil du texte, les événements se recoupent et s'expliquent malgré une généalogie dense et croisée dans toute l'Europe. Benedetta Craveri ne cherche pas à nous expliquer tous les détails de la vie de ces femmes mais plutôt à nous montrer comment elles se sont faites une place dans l'histoire.


vendredi 8 juillet 2011

Mémoires d'une dame de cour dans la Cité Interdite



JIN Yi était un jeune historien chinois quand il rencontra He Rong Er, une ancienne dame de cour de l'impératrice douairière Cixi devenue femme de ménage quand sa carrière au palais eut été terminée. Bien que vivant recluse et très pudique, He Rong Er se confia à JIN Yi, ces deux personnes devenant amies au cours du temps. Le jeune homme, l'auteur-transcripteur, a ainsi recueilli les souvenirs de la vieille dame de cour et a constitué ces mémoires, qui forment un témoignage authentique de la vie à la Cité Interdite au début du XXè siècle.

Ces mémoires sont divisées en quatre parties. Tout d'abord, les généralités de La vie des femmes de cour, puis La vie quotidienne de l'impératrice douairière Cixi, Le petit et le grand remplissage des greniers qui relate la vie au palais d'Eté, et enfin La vie de He Rong Er avec l'eunuque Liu, une partie malheureusement très courte. La préface commence par une citation forte, et importante, de l'héroïne, « Je suis tombée du ciel. Seulement, au lieu de mettre pied à terre, j'ai atterri directement dans les latrines », pour résumer sa vie. 
 
La vie d'une femme de cour n'est pas de tout repos, même si servir l'impératrice peut être gratifiant. He Rong Er est entrée au service du palais à l'âge de treize ans. Traditionnellement les jeunes filles choisies ne quittent jamais le palais jusqu'à leur vingt-cinq ans âge auquel elles sont renvoyées dans leurs familles pour être mariées. Sauf pour l'héroïne, qui a pu déroger à la règle. Son rôle auprès de l'impératrice? La servir à fumer. D'un point de vue plus général, les dames de cour, ou les eunuques d'ailleurs, devaient être efficaces sans prononcer un mot. La moindre erreur se payait cher et ils devaient être rigoureux. 
 
J'ai été captivée par ce récit. Même si ces mémoires ont été transcrites par JIN Yi et ensuite traduites du chinois, une intimité entre cette femme et le lecteur s'installe. Par ailleurs, les mystères entourant la vie à l'intérieur de la Cité Interdite ont toujours fasciné, sinon titillé la curiosité des occidentaux. Ce livre permet de lever un léger voile sur les-dits mystères. On en apprend plus (même si on s'en doutait) sur le protocole établi autour de l'impératrice ou de l'empereur. Ce qui est assez surprenant, c'est le décalage entre Orient et Occident à l'aube du XXè siècle. Une lecture simplement fascinante.


Deux extraits :

« L'entrée au palais des Beautés
L'été de mes 13 ans, à la veille de la fête de Mai, Nei Wu Fu, le ministère de l'Intérieur, envoya un agent chez moi, annonçant à mes parents que j'avais été choisie. Avant d'entrer au palais, on m'avait appris les règles fondamentales de la cour. Un matin, mes parents m'accompagnèrent à la cour, puis, vers midi, me ramenèrent à la maison. J'ai compris par la suite que cela faisait partie de la stratégie du ministère de l'Intérieur: petit à petit, nous nous accoutumions au palais, nous oubliions la maison, et la séparation avec le milieu familial devenait moins douloureuse. Quelques jours plus tard, mes parents et mes frères sortirent de la maison et me laissèrent seule. Un palanquin vint me chercher et me conduisit devant Sheng Wu Meng, la porte des Dieux de la Guerre. Nous étions une trentaine. Avec trois autres filles de mon âge, je fus conduite par de vieux eunuques à Xu Xiu Gong, le palais des Beautés. Nous dûmes nous agenouiller devant l'impératrice douairière, dans le palais où elle dormait. Dès cet instant, nous étions dames de cour du palais des Beautés. » p.33.


« Deux choses me semblaient extraordinaires dans le palais : la première est qu'il n'y avait pas une seule cheminée dans ces milliers de maisons. On avait peur des incendies. On ne pouvait utiliser que du charbon de bois. Tout le palais était construit au-dessus d'immenses sous-sols, tout comme les maisons ont aujourd'hui des caves. En hiver, les eunuques mettaient du charbon de bois dans de grosses charrettes en fer et les poussaient jusque dans le sous-sol. Ils allumaient un feu qui réchauffait toutes les maisons. Ceux qui vivaient en haut avaient l'impression d'être sur des lits de brique réchauffés. La deuxième était qu'il n'y avait pas de toilettes dans le palais. Les eunuques déposaient des cendres de charbon de bois dans des seaux. Lorsqu'il s'agissait de « grands besoins », on utilisait des pots couverts de charbon. Les cendres de charbon empêchaient les mauvaises odeurs de se répandre dans le palais. Lorsque l'impératrice appelait la « maison des mandarins », on comprenait qu'elle voulait répondre à ses besoins naturels. Les Mandchous appelaient les pots de chambre des familles nobles les « maisons des mandarins ».» p.86

dimanche 3 juillet 2011

Fête du Cinéma 2011

Du 25 Juin au 1er Juillet 2011. Six jours, cinq films. Petite rétrospective.


Blue Valentine 

Michelle Williams et Ryan Gosling s'aiment et se déchirent dans ce drame intimiste qui mêle deux époques différentes. Sont montées en parallèle les deux phases importantes du couple : le début de leur relation et leur descente aux enfers. On ne sort pas tout à fait indemne d'une telle séance où on assiste, impuissant, aux divergences du couple. Ce film n'aspire pas au gros budget et à la grande mise en scène, ce qui n'empêche en rien une démonstration efficace de sentiments, de profondeur et voire de malaise.

Limitless

Eddie Morra est un écrivain un peu raté qui peine à rendre quelques pages et vit n'importe comment. Cependant la chance lui sourit quand il tombe sur un ancien ami dealer qui lui promet la pilule miracle qui développe l'activité cérébrale. Il essaye et le miracle arrive. Sauf que le produit est peut être miraculeux mais aussi très dangereux, au point que sa vie, sa carrière et ses proches sont menacés. Au final Eddie se retrouve au beau milieu d'une étrange machination où il saura tirer son épingle du jeu. Par ailleurs, des éléments visuels audacieux parcourent ce film qui ne payait pas de mine au départ mais qui est somme toute fort plaisant.


Monsieur Papa

Réalisation de Kad Merad qui s'en sort plutôt bien même si l'histoire et le style comédie française restent classiques. Marie est un mère célibataire qui ne veut pas avouer la vérité sur le père de son fils Marius. Cet enfant en mal de figure paternelle fait tout pour attirer l'attention. Sa mère décide en dernier recours d'engager Robert (Kad) pour jouer le rôle du "papa retrouvé". Sauf que le gamin est moins bête qu'il n'y paraît mais profite de Robert comme d'un soutien et d'un ami, tout simplement. Bons sentiments sont de mise, accompagnés de rigolades. Une réalisation tout en finesse pour Kad Merad, un plaisir pour le spectateur.

Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence

Un Pirates sans Orlando ni Keira, certains pensent à une hérésie, moi je parle de bénédiction. Sparrow devient le héros de tous les plans, même Sirena ne pourra rien y faire. Rob Marshall est lui un réalisateur atypique pour un blockbuster de Bruckheimer. Il ne prend donc pas de risques, et se cantonne aux schémas des trois premiers sans affirmer sa différence. Par contre, la 'patte' Marshall se retrouve lors d'une très belle scène de danse entre Depp et Cruz. Bref, un volet agréable non exceptionnel pour une histoire sans originalité majeure et peut être intérêt, sauf de retrouver Depp dans la peau de Jack et l'univers Pirates des Caraïbes.
Transformers 3

Transformers est une franchise de films tirés en longueur, ce qui en fait une forme de film hybride où la philosophie Optimusienne se mêle à des scènes d'action sur-vitaminées, et parfois même trop (comme dans le 2). On sent pour ce volume une sorte de balance. Les scènes improbables sont reléguées à la fin, ce qui a pu ralentir les 2h35 de bobine même si ce n'était pas une mauvaise chose puisque ça change des explosions à la minute. Déjà qu'on a pas pu se débarrasser de la potiche...Un avis mitigé au final. Mais espérons qu'un 4 n'est tout de même pas prévu.

jeudi 16 juin 2011

Beginners



Beginners est un film de Mike Mills (Thumbsucker) que l'on peut ranger dans la catégorie “film indépendant” mais qui s'accompagne d”un casting pour le moins excellent. Ewan McGregor et Christopher Plummer donnent la réplique à la Marion Cotillard sur le devenir qu'est Mélanie Laurent. La française commence à se construire une sérieuse carrière outre-atlantique.

Ewan McGregor est Oliver, un célibataire de 38 ans qui vient de perdre son père, atteint d'un cancer. Il s'est occupé de lui jusqu'aux derniers instants. Son père, Hal est joué par Christopher Plummer qui pour l'occasion se met dans la peau d'un homosexuel de près de 80 ans qui a fait son coming out à 75. Ni son âge, ni sa maladie ne l'empêchent de profiter de sa nouvelle vie, de ses nouvelles activités et même de son amoureux (Goran Visnjic). Encore en deuil, Oliver va rencontrer Anna (Mélanie Laurent), une jeune actrice excentrique. Ils formeront un couple atypique et fusionnel, jusqu'à ce que leur peur de la relation durable les rattrape. L'autre personnage important de l'histoire est Arthur, le Jack Russel. De toutes les scènes, le compagnon canin est non seulement au cœur des personnages mais devient en devient un à part entière lors de conversations originales avec son maître.

Pure comédie dramatique, le film alterne les moments drôles et émouvants, sans trop aller dans le mélo. Le réalisateur a bien su doser l'émotion, présente à chaque instant dans son long-métrage. Les trois acteurs principaux jouent tout en retenu pour un résultat magnifique de simplicité et d'humilité à l'écran. On est forcément touché par ce film qui ne peut laisser de marbre.

Par ailleurs, Beginners explore les relations de l'enfant au père, sous différentes formes grâce au jeune couple Anna-Oliver. Ils partagent, parfois brièvement, leurs rapports et les ressentis qui en découlent. En ce qui concerne Oliver et Hal, de nombreux flashbacks rythment l'intrigue. Sont alternés des souvenirs d'Oliver et son présent avec Anna. Ces souvenirs débutent lors du coming out de Hal, au moment où on peut dire qu'il a commencé à vivre. Pour Oliver et Anna c'est un peu la même chose, ils débutent une relation, sans savoir vers où cela les mènera. Le tout est de commencer, to begin.

dimanche 12 juin 2011

La catin



Allemagne, 1410.
Marie est sur le point de se marier avec un avocat influent quand elle est jugée pour prostitution et mensonge quant à sa pureté. Diffamée, violée, et rouée de coups en public, Marie est bannie de sa ville natale, Constance. Son fiancé, qui l'a trainée dans la boue et raflé sa fortune, est à l'origine d'une conspiration à grande échelle où la famille Schärer n'était qu'un pion dans l'édifice. Recueillie par Hiltrude, une catin itinérante, Marie se remet doucement de ses blessures et décide que coûte que coûte, elle aura sa vengeance sur Ruppertus Splendidus son ancien fiancé et sur les hommes qui l'ont humiliée. Le prix à payer pour cette jeune bourgeoise sera l'impensable mais l'incontournable pour elle maintenant: embrasser la profession de catin pour réunir l'argent nécessaire à sa vengeance. Dès lors elle vivra d'innombrables aventures avec ses compagnonnes de route jusqu'au moment fatidique où Marie retournera à Constance.

Roman classé dans la catégorie historique. Les éléments de fonds (très loin au fond) font face à l'actualité de l'Allemagne du début du 15è siècle comme le prologue l'atteste. Malgré cela ce livre ne nous fait pas de leçon d'histoire mais nous en apprend plus sur la vie des saltimbanques du Moyen-Age, l'hygiène et le courage de femmes parfois déshonorées, parfois vendues et qui, pour survivre, vendaient leurs corps.
Les 500 pages de l'édition de poche sont passées comme une lettre à la poste en une seule journée. Une preuve de la qualité de ce roman! Le récit est haletant et on ne peut décrocher ses yeux des formidables aventures de Marie et ses amies. On ne s'ennuie pas une seconde, on se délecte d'être plongé ainsi au cœur de l'Allemagne de 1410. Un vrai roman d'aventure au féminin. Il a été récemment adapté pour la télévision, il est même passé en France il y deux ou trois semaines. Par contre j'ai vu des extraits, je crois que je préfère déjà le livre!


Un extrait, décisif pour l'intrigue.

Marie ferma les yeux et sentit le courant de la rivière qui la frôlait doucement. Non, elle ne trouverait pas ici une mort bienveillante et elle n'en avait de toute façon pas envie non plus. Elle maudissait Ruppert, Utz et surtout Linhard, cet infâme traitre. Elle espérait qu'ils iraient en enfer bien avant elle. Pour cela, elle supporterait un destin qui lui avait paru quelques heures, pire que la mort. Elle regarda son amie et inspira profondément.
- Je suis prête, Hiltrude...Mais tu vas avoir beaucoup de choses à m'apprendre.


dimanche 5 juin 2011

The Last Dragonslayer



Jasper Fforde avait déjà fait parlé de lui pour son octalogie (prévue) basée sur le personnage de Thursday Next, une détective littéraire qui aime à se balader dans les livres. En 2011, il revient avec une autre héroïne, de 16 ans cette fois, nommée Jennifer Strange.

Jennifer est orpheline, élevée par les sœurs de l'ordre sacré de la Dame du Homard, et sous contrat avec la société de magie Kazam dont elle est la directrice depuis la disparition de Mr Zambini. Elle doit gérer la paperasse de la magie réglementée par de nombreux formulaires, les déboires des employés magiquement dérangés et son nouveau statut de last Dragonslayer dont la destinée est toute tracée, selon Maltcassion, le dragon de ce premier volet. Elle est entourée de plusieurs acolytes, plus ou moins fidèles, et d'un quarkbeast, une bête aussi féroce qu'amicale. Par-dessus le marché, elle va devoir faire face aux affres politiques du Roi Snodd, qui veut tirer profit de la fameuse prophétie pour agrandir son royaume au sein du Royaume-Désuni d'outre manche.

Pas aussi drôle que les Thursday Next, mais cette nouvelle série de romans s'adressent à un public plus jeune, un peu comme Neil Gaiman avec son Graveyard Book. Néanmoins le mélange monde contemporain-magie est différent des autres fois. La magie n'est plus quelque chose de fantastique et à moitié imaginaire, mais fait partie du quotidien et est réglementée. C'est tout de suite beaucoup moins glamour. L'histoire est très intéressante, avec une fin où on se demande ce qui va bien pouvoir se passer maintenant, et j'ai hâte de lire la suite. Ça ferait un bon film encore une fois!


jeudi 2 juin 2011

Priest

LA CRITIQUE ÉCLAIR




Encore un film de vampires, sauf que cette fois-ci au revoir les adolescents aux hormones en folies et bonjour les chasseurs dans un univers post-apocalyptico-westernien. Outre une tête d'affiche qui laisse rêver (Paul Betttany. Bon d'accord, Karl Urban aussi) ce film est un pot-pourri de personnages vampiriques. On aurait dit que la condition sine qua none du film était: avoir joué un vampire avant, comme Cam Gigandet de Twilight et Stephen Moyer de True Blood. Clins d'oeil sympa.

Ce n'est pas le film du siècle c'est évident, malgré les bonnes idées du comic de départ, dont l'image donnée de l'Église et de son endoctrinement. L'histoire ne manque pas d'intérêt mais elle est trop simpliste dans sa mise en œuvre. Certaines scènes sont longues, d'autres un peu ridicules et enfin certaines non abouties. Malgré cela Priest aura été un bon divertissement. Malheureusement ne connaissant pas l'œuvre de départ, je ne peux juger du niveau de cette adaptation. Rien que pour revoir Paul Bettany en action sur les écrans ça vaut le coup, et il a du style.

mercredi 18 mai 2011

Les dix mille désirs de l'Empereur




Ce roman nous est vendu comme un manuscrit inédit trouvé au fond d'une malle dans un musée. L'auteur nous livrerait ici une traduction. Chaque chapitre est une présentation d'un personnage particulier, un moment important voire décisif de la vie de ces personnages dont les vies sont liées. Ces hommes et ces femmes, de tous âges, sont à la recherche du plaisir. Une dizaine de destins s'entrecroisent, de la courtisane à l'Empereur de Chine. Ce qui les lie? Une petite « clochette birmane », instrument de plaisir qui va semer le trouble. Volée à l'Empereur, elle passera de mains en mains avant de devenir presque obsolète, pour son propriétaire initial en tout cas.

Parmi ces gens dont la vie sera chamboulée se trouve Droit Devant, qui va goûter pour la première fois aux plaisirs d'une femme et par qui l'histoire commence. Il y a aussi Senteur Douce, une prostituée frigide mais appréciée, la Tige de Jade de l'Empereur qui retrouve sa vigueur perdue, et Trois Marches, qui cherche désespérément à accomplir un Triangle. Chacun présente une vision différente du sexe, chacun agit selon des enjeux différents, comme Senteur Douce qui veut enfin éprouver du plaisir ou Lune Rousse qui veut plaire à celui qu'elle aime.

Le roman est certes ce qu'on peut appeler un étalage de fusions de Yin et Yang. Pourtant toute l'imagerie chinoise (la Tige de Jade, la Ravine de Cinabre, etc..) rend le texte poétique d'une certaine manière. C'est qu'ils ont le sens de la formule! On dépasse l'aspect cru des actions pour voir apparaître une certaine magie, un hommage au plaisir. Un plaisir vu comme un devoir, et même une source d'immortalité si pratiqué correctement. Au final on est charmé par la sensibilité des émotions ou des mots. Surtout, les personnages sont de plus en plus attachants à mesure qu'on les connait.

samedi 14 mai 2011

Deux villes, deux films

LA CRITIQUE ÉCLAIR




Par manque de temps, je vais vous présenter deux critiques en une. Les deux derniers films vu me tiennent à cœur, je ne voudrais pas passer à côté de leur présentation. L'avantage c'est qu'ils se recoupent, ça tombe bien. Chacun met en scène une ville particulière, ces deux films rendent hommage à Strasbourg pour le premier – Tous les soleils – et Paris pour le deuxième – Minuit à Paris, je suis sûre que vous ne vous en doutiez pas. Philippe Claudel a voulu rendre hommage à Strasbourg et Woody Allen à Paris. La preuve? Les longues scènes qui nous baladent au fil des rues, des places, des monuments (plus pour Paris, vous en conviendrez).

Tous les soleils – Strasbourg a des faux airs de Paris, ses habitants se baladent le long de l'Ill comme les parisiens le long de la Seine. Une certaine vision nous est donnée dans les films: les citadins qui attendent le weekend pour se retirer à la campagne ou passent leur soirées dans des caves à vins à déguster; ici, pareil. Ce film raconte l'histoire d'Alessandro, professeur en musicologie, père veuf, frère et lecteur dans un hôpital. Malgré une vie bien remplie, le vide laissé par la mort de sa femme ne se comble pas. Il va devoir gérer sa fille et sa crise d'adolescence, son frère anarchiste...travail, ami, répétitions...jusqu'à une rencontre qui va tout changer. C'est un petit bijou que Mr Claudel nous livre ici. C'est une comédie, dramatique on peut le dire, mais néanmoins rien ne tombe trop dans le sentimentalisme ou le tragique. On est triste avec eux, on rit avec eux. C'est un film dont on ressort ému. Comme à l'époque Little Miss Sunshine. Il y a peut être un monde entre les deux, mais l'émotion mêlée aux rires fonctionnait à merveille, tout comme pour Tous les soleils.


Minuit à Paris – Littéralement magique. En moins d'un an, Woody Allen sort son deuxième film, et il est de qualité. Gil (Owen Wilson) est un scénariste hollywoodien qui se lance dans l'écriture d'un roman. En vacances avec sa fiancée à Paris, il n'a de cesse d'exprimer son amour pour la ville et son rêve de s'y installer. Ils y rencontrent des amis, mais ennuyé par leur compagnie, trop superficielle et 'pédante', Gil profite de la ville seul, la nuit. Pour lui, l'âge d'or de Paris se situe dans les années 1920. Comme par magie, il sera conduit vers une époque de rêve où il va faire des rencontres qui changeront sa vie. De grands artistes (peut être même trop parfois), une source d'inspiration (Marion Cotillard), une chance de trouver sa voie, de retrouver un sens à sa vie. Pour l'anecdote, Carla Bruni (oui oui, mais sans Sarkozy) à un anglais à lire les sous-titres, et Gad Elmaleh à un rôle minuscule mais tordant. Woody Allen réalise un coup de maître, le film regorge de références littéraires et artistiques. Il a également reproduit les années 1920 et 1890 d'une façon exceptionnelle. On s'y croirait, comme dans un bon film d'époque. Entraînant comme un charleston.

vendredi 6 mai 2011

Thor


Thor, dieu nordique bien musclé, héros Marvel, ou petit homme vert de chez Stargate. En ce qui nous concerne, on va se cantonner à l'adaptation cinématographique du comic book de Marvel. Je connaissais les légendes nordiques, par contre le comics, pas vraiment. Je ne me lancerai donc pas dans une étude comparative, mais vous me pardonnerez sans aucun doute.

Par contre je connais bien Kenneth Branagh, et jamais je n'aurais pensé le retrouver dans la production d'un film de « super-héros ». (C'est comme de voir Rob Marshall, chorégraphe et réalisateur de comédies musicales, réaliser Pirates des Caraïbes 4; il y a quelque chose qui cloche). C'est donc une grande curiosité qui m'a poussé vers ce film. Au final, il maîtrise plutôt bien, même très bien la caméra. En habituée des ses réalisations « Shakespeariennes », j'ai été agréablement surprise, voire éblouie par sa réalisation sans fautes de Thor. On se demandait que pouvait faire cette immense réalisateur 'intimiste' et non estampillé blockbuster dans le registre des super-héros Marvel. Puis on se retrouve propulsé au Royaume d'Asgard, et là on comprend pourquoi Branagh s'est chargé de ce film. L'histoire de ce dieu impulsif et arrogant, exilé du royaume divin par son propre père pour lui inculquer quelques leçons rudimentaires de sagesse et d'humilité, est assez dramatique (au sens théâtral du terme) et tout à fait au niveau pour le CV de Branagh.

Thor est donc envoyé sur Terre où il rencontre Natalie Portman, la jeune et jolie scientifique (celle là on commence à la connaître). Pour faciliter l'apprentissage du jeunot, Odin, le papounet, envoie également sur Terre le fameux marteau qui attendra gentiment que Thor passe son examen de conscience pour ramener sa fraise au moment le plus opportun. Cette partie là du film était un peu facile, mais l'ensemble est tellement impressionnant qu'on pardonne quelques facilités scénaristiques. Thor pourra enfin sauver et la Terre, et Asgard (pourquoi? Allez voir le film!!).

Chris Hemsworth a subi une (petite) transformation pour les besoins de son nouveau rôle. D'une carrure normale avec cheveux courts dans Star Trek, il est quand même passé au cheveux longs blond bien jaune, barbe et un corps musclé digne de Schwarzennegger ou Stallone en leurs temps. Franchement méconnaissable. C'est sans parler de la différence de taille entre Hemsworth et sa partenaire Natalie Portman, à mon avis choisie de (1) parce que ça fait toujours bien d'avoir une Natalie Portman dans la distribution et (2) le gouffre divinité musclor et humaine mortelle était d'autant plus accentué– le choc. Anthony Hopkins est au drame américain ce que Sir Derek Jacobi au drame britannique, c'est à dire totalement en accord avec le personnage, le texte et la réalisation. Tom Hiddleston est un Loki parfait et les autres acteurs sont attachants, pas extrêmement connus et peut être du coup plus efficaces dans leurs rôles. La sauce prend, et le film fonctionne.

Ce qui me fait embrayer sur le scénario. Déjà que la réalisation est plus que pas mal, les scénaristes s'en sont donnés à cœur joie. Un tragique à vous couper le souffle (Odin), des anachronismes comiques (un dieu chez les humains), des références hilarantes (« C'est Tony Stark qui l'envoie? - J'en sais rien il me dit jamais rien ») tout autant qu'un intertexte maitrisé (le SHIELD, organisation que l'on retrouve dans plusieurs comics, dont le prochain Avengers. Avec qui? Thor, Iron Man et Captain America. A noter que les acteurs originaux gardent leurs rôles. Je trouve cette cohérence tout bonnement géniale, on sent que c'est pour le public et non pas juste pour faire un film). Côtés effets-spéciaux et scènes d'actions, là aussi Branagh nous montre qu'il maîtrise son sujet. Elles ne prennent pas trop de place dans l'histoire et sont spectaculaires; un passage obligé.

C'était peut être sans conviction que j'allais voir Thor, encore un comics, encore des batailles grandiloquentes. C'était peut être aussi plus pour voir ce dont Branagh était capable dans un autre registre. Je ne suis absolument pas déçue, j'en redemande même. Et ce qui est sûr, c'est que vous n'allez pas être déçu non plus!

mardi 3 mai 2011

Source Code


Source Code est un film de science-fiction simili réaliste dont le personnage principal, le Capitaine Colter Stevens (Jake Gyllenhaal) évolue dans le code source. C'est quoi cette bête encore? Cette nouvelle technologie a été envisagée pour déjouer des attentats et autres catastrophes. Comment donc? Le code source est en fait la reproduction des huit dernières minutes de la vie d'une personne, toujours présentes dans la mémoire après le décès. Le film constitue en fait la première mission qui validera le potentiel de cette technologie. Stevens aura pour but de déjouer un attentat et ce, en trouvant le terroriste responsable. Pour ce faire, il sera transporté dans le code source et amené à revivre les 8 dernières minutes d'un des passagers du train explosé plus tôt dans la matinée.

Intrigue très bien ficelée qui me laisse tout de même perplexe, sûrement à cause d'un sentiment de déjà-vu (sans mauvais jeu de mot). Effectivement Source Code est une sauce légère aux ingrédients multiples (un peu de Déjà Vu pour le sujet même du film, un peu de Matrix pour les câbles, les mondes parallèles et la capsule de Jake). Le film étaye cependant une esthétique louable, sans fioritures et trop de clinquant. L'explosion, vu sous différents angles à mesure que l'on revit les événements, est toujours différente et ne plonge pas dans le spectaculaire non plus. Il y a de l'action sans en avoir, c'est troublant. En tout cas ça fait du bien.

Jake Gyllenhaal est clairement le maître du jeu, le film est focalisé sur lui. Quand il rentre dans le code source, c'est lui qui donne le rythme à sa partenaire Michelle Monaghan. Il s'adapte vite à sa mission et s'entiche de la belle (le tout un peu trop vite à mon goût). Mais bon, le film ne fait qu'une heure et demi, le pauvre n'a que huit (des fois longues) minutes pour déjouer un prochain attentat, faire du charme, et régler ses problèmes personnels. C'est qu'il est productif le Jake en huit minutes!

Source Code reste un film à tendance 'familial' (voir la fin), le méchant n'est pas machiavélique – à tendance soupe au lait, la belle est belle, l'amie est fidèle et le héros très héroïque. Ne remuez pas trop votre cerveau, tout est bien expliqué. J'accorde qu'un élément n'était pas évident à trouver (où est Stevens en réalité). Le film ne surprend pas mais détend grandement.

mercredi 20 avril 2011

Philibert

LA CRITIQUE ÉCLAIR



Jouvenceau niais à la chevelure blonde et au corps sculpté sous de magnifiques collants colorés, Philibert (Jérémie Renier, parfait!) n'est pas à sa place dans une ferme d'artichauts. Et pour cause, à la mort de son «père», il apprend enfin la vérité. Il est en réalité Philibert Bérendourt de Saint-Avoise, quel nom suave typiquement 16è siècle version parodie de films de cape et d'épées.

Le jeune héros décide alors d'accomplir sa destinée, se venger de la mort de son vrai père en tuant le Bourguignon à la tache en forme de rose (Alexandre Astier, toujours aussi génial). En chemin, il rencontrera Martin (Manu Payet, qui affirme son capital comique) qui tantôt sera un brigand, tantôt son ami. Il ne faudrait pas oublier Inès (Elodie Navarre, vaillante et amoureuse), le belle qui fait tourner la tête de Philibert!

Le truc avec les parodies, c'est qu'il faut aimer le genre pour apprécier un tel film. Plus important encore, il faut aimer le style de départ. Philibert est au film de cap et d'épées, ce qu'Hubert Bonisseur de la Bath est au film d'espionnage : décalé, ridicule et terriblement désopilant. Il n'y a pas seulement de bon gags, il y a surtout que Sylvain Fusée, le réalisateur, a gardé des détails propres au genre, comme la fameuse course en accéléré. Un petit régal.

jeudi 7 avril 2011

Sucker Punch


Le dernier ovni cinématographique en date est signé par le talentueux Zack Snyder. Celui même qui nous avait déjà ébloui les mirettes avec 300, celui qui nous a fait réfléchir avec Watchmen, et enfin celui qui a su nous émouvoir avec Le Royaume de Ga'Hoole. Sauf que là, le jeune Zack est seul maître à la barre du scénario (300 et Watchmen sont des œuvres graphiques, Ga'Hoole une série de romans) pour nous faire rêver encore une fois. C'est le cas de le dire, puisque Sucker Punch évolue sur trois niveaux différents, à la manière d'Inception, sauf que là, tout le monde est bien réveillé.

Le film s'ouvre sur un remix de Sweet Dreams façon Manson, il n'y a alors presque aucun dialogue. La musique, très forte, est au premier plan, ce qui nous fait plus penser à un clip qu'à un long métrage. Ce modèle est récurrent pour toute la durée du film, la musique ayant un rôle prépondérant; mais j'y reviendrai. A nouveau, Snyder nous éblouit par l'impressionnante qualité visuelle de son film.

Babydoll (Emily Browning) se fait interner par son beau-père dans un asile sombre et insalubre. Pour survivre, elle se réfugie – et nous entraîne – dans un univers fantasmagorique où l'asile se transforme en cabaret-maison close. Les tons grisâtre du film noir sont remplacés par le jazzy du début 19è siècle. C'est à ce moment que notre héroïne rencontre ses quatre acolytes : Rocket, Amber, Blondie et Sweet Pea (Jena Malone, Jamie Chung, Vanessa Hudgens et Abbie Cornish). Sauf que Babydoll ne compte pas s'éterniser dans ces lieux. 

Babydoll est un peu particulière, quand elle danse, elle hypnotise son public et est transportée par la même occasion dans un autre univers imaginaire (c'est là qu'on commence à perdre le fil). Elle y rencontre un vieux sage qui l'aidera dans sa quête de liberté. Le hic: armé d'un sabre, d'un flingue et de talons hauts, Babydoll va affronter des robots-ninjas géants sur musique endiablée. Rien à redire sur les qualités visuelles: c'est rythmé, c'est de l'action à l'état pur, mais c'est vraiment tarabiscoté. Heureusement, au fur et à mesure que le film se dévoile, on comprend l'idée générale et surtout on voit là où Snyder voulait en venir même si c'est un peu...maladroit, admettons-le.

Pour pouvoir s'échapper, ces amies de fortune devront franchir plusieurs étapes, qui seront symbolisées par des combats de haute voltige sous la direction du sage. Après les ninjas, il y aura les nazis, les monstres aux masques recyclés du Seigneur des Anneaux et les robots futuristes de I, Robot. Véridique. Où va-t-il chercher tout ça? Ces scènes militarisées remplacent et symbolisent les dangereux coups fourrées qu'elles devront accomplir. Finalement, trop de styles différents sont mélangés. Cela reste une bonne idée mais au final les scènes sont quand même nombreuses et rapides. Du coup le spectateur se perd et n'a pas le temps d'apprécier.

Avis partagé sur ce film qui, comme je le disais est visuellement impeccable et impressionnant mais qui a du mal a tisser correctement les fils de son histoire. Toute la partie d'ouverture du film façon clip est géniale. Malheureusement pour lui, Sucker Punch est doté d'un doublage tout simplement à chier qui ne fait rien pour arranger le côté bancal de l'intrigue. Mention spéciale aux actrices qui font ce qui leur est demandé, à savoir de gentiment montrer leurs formes. Sinon Snyder a essayé de distiller un peu de philosophie: on a tous un ange gardien. C'est chouette.

mardi 5 avril 2011

The Strange Case of Dr. Jekyll and Mr. Hyde



  • Un peu de contexte
Tous les ans à la période de Noël, les journaux anglais publiaient des « Christmas Crawlers », des nouvelles ou novellas aux histoires sombres, tel que le célèbre « A Christmas Carol » de Dickens. A l'époque du moins, Noël était associé au surnaturel et aux histoires d'horreur, un thème imposé et prolifique pour tout auteur. En 1885, par manque d'argent, Robert Louis Stevenson imagina The Strange Case of Dr. Jekyll and Mr. Hyde. Mais par un concours de circonstances, l'affaire fut publié plus tard.

  • L'histoire en elle-même
Dr Jekyll et Mr Hyde sont connus de tous. Même si le roman n'a pas été lu, tout le monde sait de quoi il retourne. Toutefois, je n'ose pas dire de quoi il retourne exactement. Le plus dur quand on lit cette histoire, c'est de jouer le jeu du lecteur naïf qui ne sait pas réellement qui est cet étrange Edward Hyde. Le lecteur suit Mr Utterson, un avocat et ami de Henry Jekyll, qui est plus qu'intrigué par ce Hyde dont tout le monde parle et qui, par dessus tout, est nommé héritier de Jekyll. S'ajoutent à cela des témoignages de la conduite ignoble de Mr. Hyde. Utterson jouera donc les détectives afin de lever le voile sur les agissements du premier, et de protéger son ami Jekyll, intimement lié à tout cela. Du mystère en masse et des révélations très attendues par la main de Jekyll lui même dans le dernier chapitre.

  • L'écriture de Stevenson
En anglais en tout cas, il est assez difficile de s'adapter au style de Stevenson, qui utilise un vocabulaire spécifique et pas toujours très usité. Heureusement on s'habitue assez vite, cela pour, au final, une meilleure immersion dans le roman. Comme je l'ai dit plus haut, on suit un personnage en particulier, Mr Utterson. Sa vision est donc limitée, tout comme celle du lecteur. Celui devra se contenter de suivre les pistes et les hypothèses de l'avocat. La relecture, comme dans toute histoire de détective ou d'apprenti détective, permettra au lecteur de voir les indices parsemés par Stevenson tout au long du récit. Dans le même style, Lolita est une merveille. Mais ce n'est pas tout, l'auteur mélange les points de vue et les genres. Ainsi, le fantastique se mêle aux prémices de la science-fiction (après tout, Jekyll expérimente aussi).

  • Les thèmes
Plusieurs thèmes s'entrecroisent dans The Strange Case of Dr. Jekyll and Mr. Hyde, tels que la duplicité, la répression de sentiments et voire d'une personnalité, ou les apparences. Mais j'en ai déjà peut être trop dit.

  • Petit avis personnel
On connaît tellement l'histoire que, d'une certaine façon, il est très difficile de faire en sorte d'être naïf. Pourtant, même si l'histoire est classique, le passage par l'original est indispensable, surtout que Stevenson mélange les narrateurs et les points de vues. Au final, ce petit roman n'est pas si anodin et mérite qu'on s'y attarde un peu.