mercredi 18 mai 2011

Les dix mille désirs de l'Empereur




Ce roman nous est vendu comme un manuscrit inédit trouvé au fond d'une malle dans un musée. L'auteur nous livrerait ici une traduction. Chaque chapitre est une présentation d'un personnage particulier, un moment important voire décisif de la vie de ces personnages dont les vies sont liées. Ces hommes et ces femmes, de tous âges, sont à la recherche du plaisir. Une dizaine de destins s'entrecroisent, de la courtisane à l'Empereur de Chine. Ce qui les lie? Une petite « clochette birmane », instrument de plaisir qui va semer le trouble. Volée à l'Empereur, elle passera de mains en mains avant de devenir presque obsolète, pour son propriétaire initial en tout cas.

Parmi ces gens dont la vie sera chamboulée se trouve Droit Devant, qui va goûter pour la première fois aux plaisirs d'une femme et par qui l'histoire commence. Il y a aussi Senteur Douce, une prostituée frigide mais appréciée, la Tige de Jade de l'Empereur qui retrouve sa vigueur perdue, et Trois Marches, qui cherche désespérément à accomplir un Triangle. Chacun présente une vision différente du sexe, chacun agit selon des enjeux différents, comme Senteur Douce qui veut enfin éprouver du plaisir ou Lune Rousse qui veut plaire à celui qu'elle aime.

Le roman est certes ce qu'on peut appeler un étalage de fusions de Yin et Yang. Pourtant toute l'imagerie chinoise (la Tige de Jade, la Ravine de Cinabre, etc..) rend le texte poétique d'une certaine manière. C'est qu'ils ont le sens de la formule! On dépasse l'aspect cru des actions pour voir apparaître une certaine magie, un hommage au plaisir. Un plaisir vu comme un devoir, et même une source d'immortalité si pratiqué correctement. Au final on est charmé par la sensibilité des émotions ou des mots. Surtout, les personnages sont de plus en plus attachants à mesure qu'on les connait.

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