lundi 30 avril 2012

Abraham Lincoln Vampire Hunter




L'auteur se met en scène dans l'introduction, où il rencontre un certain Henry qui le sollicite afin de rédiger la vraie biographie d'Abraham Lincoln à partir de journaux intimes. Seth n'était pas préparé pour ce qu'il va découvrir.

What follows nearly ruined my life.
What follows, at last, is the truth.
 - oui, bien sûr. Toujours penser à la mise en scène!

La biographie se divise en trois parties, l'enfance de « Abe » Lincoln, sa jeunesse de chasseur de vampire et enfin sa maturité de président. Tuer des vampires, c'est pour Abe assouvir sa soif de vengeance. Sa propre mère a été tuée par un vampire. Lors d'une chasse, il croisera sur sa route un certain Henry (le même, vous l'aurez deviné) qui malgré qu'il soit un vampire, le guidera, le formera, et le transformera en homme de main prêt à exterminer n'importe quel vampire désigné par Henry, qui lutte contre sa propre espèce.

Judge us not equally, Abraham.We may all deserve hell, but some of us deserve it sooner than others.

Sauf qu'un jour, le jeune Lincoln assiste à une scène décisive pour la suite: des esclaves achetés pour servir de repas à des vampires. A partir de là commencera le combat pour la libération des esclaves, pour l'extermination des vampires, jusqu'à la guerre civile.

Seth Grahame-Smith réussit avec Abraham Lincoln ce qu'il a échoué de faire avec Jane Austen: créer une œuvre originale qui tient un tant soit peu la route, le tout à mon avis parce qu'il ne s'attaque pas un texte classique. Même s'il est évident que c'est une fiction, ce n'est pas trop farfelu pour être ridicule. Il faut peut être oublier qu'Abraham Lincoln fut bien réel? Néanmoins Grahame-Smith sait captiver son lecteur. Le livre ne se lâche pas, ce qui prouve que ce n'est pas si mal que ça. Les puristes s'abstiendront, les curieux seront les bienvenues. Le seul reproche peut être serait que le mélange journaux et textes n'est pas heureux, et souvent mal utilisé. On se perd entre les écrits d'Abraham et l'analyse-histoire du biographe.

Une adaptation ciné devrait bientôt sortir également.  Trailer que voilà :


 

dimanche 29 avril 2012

Salmon Fishing in the Yemen




Décidément Ewan McGregor aime les poissons. Après Big Fish, voilà qu'on le retrouve dans une très belle aventure de saumons.

Salmon Fishing in the Yemen, c'est l'histoire d'un projet fou auquel personne ne croît à part son instigateur, le Sheikh Muhammed, milliardaire du Yémen. Il veut introduire la pêche au saumon au Yemen, ce qui est climatologiquement parlant impossible, mais théoriquement envisageable. Sa conseillère au Royaume-Uni, Harriet (Emily Blunt) s'efforcera de convaincre le Dr Alfred Jones (Ewan McGregor), spécialiste des poissons, de développer le projet. Il deviendra malgré lui consultant réticent pour ensuite adhérer complètement à la chose.

Cette aventure changera profondément les deux anglais qui s'investiront de plus en plus dans le projet. Le plus difficile sera pour Alfred d'avoir l'esprit ouvert et de croire en la foi du Sheikh. En d'autres termes, avoir la foi. C'est d'ailleurs le message et thème prépondérant de cette fable moderne.

Côté esthétique, les images sont simples. Côté écriture, les dialogues font mouches. C'est en d'autres termes une comédie britannique toute classique comme on en raffole. Mais au-delà de ça, Salmon Fishing in the Yemen ne peut que séduire par son honnêteté, par son humour, son charme indéniable ou par ses paysages anglais ou yéménites à faire rêver. Sans parler de l'accent de ce très cher Ewan!

Ce titre un peu absurde laisse la place à un film qui ne laisse pas de glace. Bien supérieur au téléfilm de l'après midi sur M6, Salmon Fishing ne fait pas dans le sentimentalisme guimauve, ni l'écologie activiste. C'est tout ce qu'il y a de meilleur dans une comédie intelligente. Encore un coup de cœur pour 2012.

Sortie française le 6 juin 2012 sous le titre Des saumons dans le désert.




dimanche 22 avril 2012

The Boleyn Inheritance




1539. Trois ans après l'exécution de sa deuxième femme Anne Boleyn, et deux après la mort en couches de Jane Seymour, Henry VIII est prêt à se remarier. Son choix se portera sur Anne de Clèves. Mais après un incident fâcheux qui blesse le roi dans son amour propre, elle devra affronter le rejet d'un souverain qui ne veut plus d'elle, préférant une de ses jeunes compagnes, Katherine Howard. Tout le monde connaît l'acharnement de cet homme quand il s'agit d'obtenir l'objet de son désir et c'est là que Anne devra faire preuve de courage. Le roman montre également Henry sous le charme de sa nouvelle reine et cinquième femme : Katherine qui a réussi une ascension vers la gloire et surtout la richesse.

Après la double vision des événements pour The Constant Princess, Philippa Gregory dévoile un nouveau procédé pour The Boleyn Inheritance en mêlant dans ce roman les voix de trois femmes très différentes. Les chapitres alternent les focalisations à la première personne pour que nous lecteurs vivions l'action au plus près de ses protagonistes. De plus nous avons accès aux pensées les plus intimes de ces femmes dont les des destins intimement liés ont pris des directions bien diverses.

La première, Jane Boleyn a connu toutes les reines d'Henry et a participé à la chute de sa belle-sœur Anne. Elle est montrée comme une manipulatrice à la botte du grand chef d'orchestre de la famille, le Duc de Norfolk. Prête à tout mais aussi fragile, elle est à la limite de la sanité après les épreuves qu'elle a vécues. Ses remarques constantes au sujet de son défunt mari et Anne Boleyn en sont les principaux indices. Cependant la forte redondance de ces remarques donnent une impression de lourdeur qui aurait pu être épargnée par la suppression de quelques pages. Cela rappelle The Constant Princess et la référence continuelle de Katherine à sa mère.

Anne de Clèves est l'étrangère qui rappelle Katherine d'Aragon mais qui ne peut ne serait-ce que l'égaler. Heureuse d'être libérée du joug de son frère, elle espère trouver en Angleterre une liberté dont elle n'a jamais pu rêver. Sous le charme du pays, elle ne parviendra pourtant pas à tomber sous le charme du roi maintenant âgé de 48 ans. Malgré la rigueur, la ténacité et le sens du devoir propres à ceux d'une reine, elle manquera de se forger une place à la cour, à cause d'une instruction incohérente avec la cour d'Henry et une culture qui l'éloigne et la dessert aux yeux du roi.

Enfin arrive Katherine Howard, parente des Boleyn, une jeune fille de seize ans qui ne pense qu'aux bijoux, aux belles toilettes et aux flirts. Elle parvient à séduire le roi et ce par vanité et vénalité. Ses pensées montrent à quelle point elle reste naïve (pour ne pas dire stupide) tout au long de son passage à la cour et surtout superficielle, comptant ses robes et ses bijoux à longueur de temps.

A nouveau The Boleyn Inheritance (L'héritage Boleyn en français, publié chez Archipoche) est un roman qui si lit d'une traite et est d'une grande qualité. Cette période à la fois terrifiante et fascinante de l'histoire anglo-saxonne y est pour beaucoup, ainsi que l'écriture simple et efficace de Philippa Gregory, auteur qui se renouvelle dans les procédés stylistiques de ses romans.

vendredi 13 avril 2012

Bel Ami




Pour commencer je vous avoue tout de suite que je n'ai jamais lu ce roman de Maupassant, c'est pourquoi ces quelques lignes ne s'intéresseront pas à l'adaptation mais je parlerai du film comme d'une seule entité et sans comparaison.

1890, Paris. George Duroy, ancien soldat, peine à survivre dans la capitale. Pourtant sa chance tourne lorsqu'il rencontre un ancien frère d'armes, Forrestier. Au nom du bon vieux temps, Forrestier amène George dans son cercle d'amis et lui offre par la même l'opportunité de se faire un nom, une réputation, et de l'argent. Tout ce que George recherche. Mais la fortune ne viendra pas d'elle-même. C'est par la séduction que George va la créer. Grâce à Forrestier, il rencontre trois femmes déterminantes pour sa carrière et sa vie. Elles sont toutes mariées, mais ce n'est pas franchement une fatalité dans ce Paris frivole.

Robert Pattinson joue ici un homme avide, ambiguë et rongé par des démons intérieurs, parfois violent, souvent libertin. Malheureusement, il lui manque la profondeur et le charisme pour interpréter un tel personnage. Il incarne un séducteur au regard vide et au sourire pseudo angélique qui n'attire pas du tout. Il ne réussit pas à paraître crédible, surtout au milieu de trois actrices confirmées qui affirment leurs statuts.

Uma Thurman est correcte, pardonnez moi je n'arrive pas à être plus élogieuse tant le jeu de cette actrice me déplaît, et ce depuis bien des années. Un jeu un peu trop affecté, un visage trop rigide, je n'accroche pas. Christina Ricci quant à elle mêle sa silhouette fragile et son visage jeune à une tolérance et ténacité impressionnante pour sa Clotilde. Elle peut paraître fade, mais c'est de loin la femme la plus simple et agréable du film. La bonne surprise c'est Kristin Scott Thomas qui outre son stoïcisme général se transforme peu à peu en femme obsessionnelle et ridicule.

La réalisation de Bel Ami est je trouve trop molle, avec de effets inutiles, notamment pour la musique qui sera des fois lourde et trop hitchcockienne alors qu'aucun suspense n'est présent. Les tensions en crescendo sont certes là mais l'effet n'est pas réussi. Le film se veut trop sombre et tragique mais ne parvient pas à convaincre.

Sortie française le 27 juin. En attendant, voici la bande annonce :



mardi 10 avril 2012

The Darling Strumpet






Le titre se traduirait par Un amour de courtisane, courtisane étant plus joli que prostituée à mon goût.

Encore à peine une enfant, Nell Gwynn décide qu'elle est assez grande pour quitter sa mère, une femme amère et violente. Mais comment subvenir à ses besoins dans le Londres de 1660 quand tout ce qu'elle a jamais fait est de vendre des huîtres à la sauvette? La solution qui tombe sous le sens pour elle est la prostitution. Elle essaye d'abord seule mais le métier s'avère plus dangereux qu'elle ne le pensait. Elle va alors rejoindre sa sœur Rose, prostituée dans le bordel de Mme Ross. C'est là qu'elle fera ses premières armes et qu'elle se bâtira une première réputation.

Pourtant ce sera bientôt le monde du spectacle qui attirera la darling strumpet comme l'appellera plus tard son « tuteur » libertin Rochester. Devenue vendeuse d'orange au théâtre, elle franchira une autre étape avec l'aide de ses amis de la troupe, pour devenir une actrice incontournable de la scène londonienne. C'est grâce à sa grande ambition et son charisme indéniable que la jeune Nell va faire tourner la tête des plus grands, et surtout celle du roi Charles II. De vendeuse d'huître à maîtresse du roi, de jeune fille à femme mûre, Gillian Bagwell retrace la vie de cette célèbre femme qui n'a pas eu une vie des plus simples. Les enjeux sociaux de l'époque sont également très bien présentés car Nell est une jeune femme qui a le plus souvent la tête sur les épaules et qui se doit d'être pragmatique.

Biographie romancée qui se veut la plus respectueuse possible, The Darling Strumpet est à la fois une œuvre touchante et documentaire; une fiction historique comme on les aime. De plus l'auteur a une écriture fluide et entraînante, édulcorée et précise (attention âmes sensibles), pour décrire et raconter la vie bien remplie de Nell Gwynn.

mardi 3 avril 2012

Wrath of the Titans




 
Le Choc des Titans s'était terminé sur Persée heureux et en ménage, c'est pourquoi on peut se demander ce que les scénaristes peuvent bien nous concocter pour ce deuxième opus. Celui-ci d'ailleurs placé sous le signe du feu. Du feu par ci, du feu par là. On voit rouge et les titans sont en colère, sauf qu'il n'y en a qu'un, Kronos, papounet de Zeus, Poséidon et Hadès. Le premier a conclu un pacte avec le rebelle de service (toujours aussi rabat-joie celui-là) pour capturer Zeus et pouvoir a nouveau détruire l'humanité. Tout un programme!

On enchaîne les trahisons, les alliances et les preuves de bravitude (j'assume, je l'ai adoré). Les frères, les fils et les cousins jouent à je t'aime-moi non plus pendant 1h40, moins les combats, donc allez, 40 minutes. La franchise « titans », c'est une histoire de famille en fait.

Il doit y avoir en tout et pour tout 5 blagues dans le film. Enfin « blagues », jeu de mot ou pichenette verbale devrait-on plutôt dire. Mais elles sont drôles. C'est déjà ça parce que sinon ils ont tout pompé à Harry Potter et les escaliers de Poudlard pour le labyrinthe. Au passage, qui dit labyrinthe, dit Minotaure : dès que quelque chose y ressemble de près ou de loin, on a droit à un gros taureau, faudrait arrêter un jour. Passons ensuite à l'emprunt de 300 et son fameux cri spartiate pour le cri des soldats d'Andromède la guerrière. Ahouuu (disent-ils d'une voix virile).

Quelques personnages sortent du lot, merci à leur interprètes : Andromède (Rosamund Pike), Agénor (Toby Kebbell) et LA réussite de ce film Bill Nighy, parce que Bill Nighy est génial et qu'on ne peut que aimer son personnage d'Héphaïstos.

Des épreuves et des grosses bestioles dégoûtantes, rien de nouveau sous le soleil. On reprend le même schéma que le premier avec le mode « quête » mais en moins intéressant parce que cette fois nous connaissons tous les personnages ou presque, donc plus d'histoire, de mythologie à découvrir et plus (trop) de surprise. Il y a également des séquences qui ne servent absolument à rien, à part à dépenser des millions en effets spéciaux. Mais ça on s'en doutait, une part du public vient pour ça. Moi je viens pour les hommes musclés en jupettes. Disons que ça se regarde quoi.

Mirror Mirror






Mirror Mirror on the wall, who's the fairest of them all?

Voilà une année placée sous le signe des contes de fées et de Blanche Neige en particulier, après la brillante série Once Upon a Time et avant le surprenant et attendu (même si ce n'est que par moi) Snow White and the Huntsman, Mirror Mirror revisite aussi le célèbre conte. Et quand je dis revisiter, je ne pèse pas mes mots. Les nains sont des voleurs à échasses, Snow se la joue Robin des Bois et on se croirait dans un pays mi-Narnia sous le règne de la Reine Blanche, mi-Alice au Pays des Merveilles sous le le règne de la Reine Rouge. Une bonne dose d'auto-dérision parcourt ce film (du moins on l'espère) tant les caricatures sont légions. Faut dire on rigole pas mal.

Le film commence sur Julia Roberts (the evil queen) qui nous raconte son histoire/l'histoire de Snow White via ce procédé à la mode qu'est l'animation. Joli, mais inutile dans le sens où nous connaissons cette histoire en long, en large et en travers. Mais apparemment il reste une diagonale à explorer, celle présentée par Tarsem le réalisateur qui par ailleurs laisse des pistes ouvertes qui nous laissent sur notre faim.

Alors, Snow s'échappe du château le temps de réaliser que sa belle-mère est vraiment une (biip) avec le peuple et voilà que la jeune veut faire la révolution. Mais comment? Tiens, pourquoi ne pas se rabattre sur le Prince sexy (mais stupide; bin oui c'est le prince, on va lui demander autre chose que d'être beau) pour l'aider dans la bataille. Mais ça, c'est sans compter sur la banqueroute de la Reine qui veut le Prince et son argent. Quelle femme vénale.

Dans tout ça, il faut dire que les acteurs principaux s'en tirent plutôt bien. Julia Roberts est méchante à souhait, et la jeune Lily Collins frêle et forte comme il se doit. Les nains sont géniaux, surtout celui en manque d'amour et quant au prince...j'en rigole encore.

Parlons des décors. Grandeur pour la Reine, décadence pour le peuple. On est d'accord. Outre l'irréalisme de tout l'univers, le plus drôle reste la neige. On est en hiver, il fait (normalement) froid mais le prince en caleçon (d'époque) et pied nus (vous comprendrez) peut se faire une marche de 5 kilomètres « à l'aise » sans gelures. Chapeau. Ensuite les nains et Snow se font un barbec au grand air (comme tout le monde en hiver!) et pour rejoindre le podium observez la neige type poudreuse qui miraculeusement dans les mains se transforme en boule bien compacte. La magie du cinéma me direz-vous.

Déjà que le film s'apprécie à demi-mesure, le générique de fin nous achève. Sans vouloir vous faire peur, je vous conseille de ne pas rester si vous ne voulez pas avoir un grand choc. Le réalisateur nous délivre un clip de la chanson du film grâce auquel je suis toujours sous le choc. De l'électro-bollywoodien haut en couleur qui fait vraiment peur. Hého, c'est un conte de fées! Bref, c'était Mirror Mirror.


Sortie française le 11 avril sous le titre Blanche Neige (aucune originalité)