lundi 28 novembre 2011

The Time Traveler's Wife






Clare a rencontré Henry, l'amour de sa vie, à l'âge de 6 ans, quand lui en avait 36. Henry a une déficience génétique qui lui permet de voyager dans le temps, sans pouvoir le contrôler. Il partagera l'enfance de Clare mais lui ne la rencontrera pour la première fois qu'à ses 28 ans, quand Clare en aura 20. Rien de malsain dans tout ça, même si j'avoue que j'ai été un peu dérangée par ces années de visites qui permettent à Henry de rattraper le temps perdu, les 28 ans qu'il a passé sans connaître Clare.

C'est la formidable histoire d'amour d'un voyageur du temps, une œuvre à la fois sentimentale et de science-fiction très originale et très émouvante. Audrey Niffenegger alterne ingénieusement la focalisation des personnages. De ce fait un événement est vu par les yeux de Clare et Henry alternativement. Cet effet rend le roman riche et personnel, plus intimiste que s'il avait été raconté par un narrateur quelconque. Parce qu'il faut vraiment avoir affaire aux sentiments les plus personnels de ces personnages dont nous observons la lutte constante pour la normalité dans une situation qui est loin de l'être.

Chaque partie est précédée de la date et de l'âge de Clare et Henry, autrement il aurait été impossible de se retrouver dans ce labyrinthe d'événements passés, présents et futurs pour Clare alors qu'ils sont à venir pour Henry et vice versa. Ce qu'il faut retenir de ce roman ce sont des épisodes poignants qui ont la grande qualité de ne pas tomber dans le niais, jamais. Les voyages d'Henry laissent des traces, des indices que le lecteur et même les autres personnages ne comprennent parfois que plus tard. Tout ça grâce à, ou cause de, tous ces aller-retours entre le connu, l'inconnu et le réel. Ce n'est vraiment qu'à la fin du roman que nous pouvons remettre en ordre le puzzle des événements pour connaître l'histoire complète de Clare et Henry.

Pour les plus curieux, le titre est impossible à traduire en français pour que ce soit jolie. Au final, la traduction française porte le nom de Le temps n'est rien, et le film Hors du temps. Film à me procurer d'urgence.

dimanche 27 novembre 2011

Twilight 4.1 : Breaking Dawn

100è article !





La version 4.1 de Twilight est « enfin » sortie, pour le plus grand bonheur de ses détracteurs, et des adolescentes en mal de romantisme neu-neu. Feront-ils pire que pour les trois précédents? Réponse en quelques lignes.

Tout d'abord le film s'ouvre abruptement sur l'annonce et la scène du mariage, il n'y a quasi aucun dialogue, attention ici outil pour nous montrer que la tension est à son comble! D'accord j'admets que la robe est pas mal, et la déco est vraiment sympa (oh! J'ai dit quelque chose de gentil). Passons sous silence une réception ponctuée de discours fait pour être drôles mais qui sont tout bonnement ridicules et passons à la lune de miel; LA chose que tout fan qui se respecte attend depuis le début de la saga. 

Que dire, Bella passe trois bouquins (et trois films) à vouloir lui sauter dessus et lui arracher ses vêtements à longueur de temps mais quand elle peut enfin le faire, la nouvelle madame Cullen hésite et a peur. Pour se lancer elle fait quoi? Se brosse les dents et se rase les jambes...au secours. « Oh non il va me voir nue » pense-t-elle alors qu'elle a un corps type mannequin. Pfff. Regardez True Blood et prenez-en de la graine! Ils font pas de chichi eux au moins.

Ensuite pathétique remords du héros parce qu'il a laissé un bleu de 2 mm² sur la peau de sa belle et un chassé croisé tentationnel à peu près drôle. Bah oui, après elle voudra le refaire 3 nuits par semaine (c'est de situation). Mais au mon dieu que se passe-t-il? Bella est enceinte. Panique à bord et un demi-film de « mais tu es folle », « que va-t-on faire » et « je ne veux pas te perdre ». Arrive une scène sanguinolente et surprenante pour la saga mais le réalisateur a changé, du coup je comprends mieux. Elle met mal à l'aise; les maquilleurs ont fait un sacré travail sur Bella.

Maintenant ils nous font attendre encore un an pour la 4.2. Mais qu'on en finisse! Une bonne nouvelle sur la 4.1? C'est passé vite.

lundi 14 novembre 2011

The Help of Tintin is In Time


3 CRITIQUES ECLAIRS
3 jours, 3 films, 3 styles



Dans le sud des années 1960, dans le Mississipi, les noirs n'avaient pas encore de droits civiques. Les femmes étaient employées comme domestiques et nourrices, et n'avaient pas même le droit d'utiliser la salle de bain de la maison.

C'est dans cette ambiance ségrégationniste qu'une jeune journaliste du coin nommée Skeeter va entreprendre un grand projet : retranscrire le témoignage de ces femmes qui s'occupent des maisons et des enfants des blancs. Ce ne sera pas une chose aisée parce que cela reste un acte illégal. Aucun nom ne sera divulgué. De par le courage de Skeeter et surtout de Abileen et Minny va naître une profonde amitié, un lien entre deux mondes qui aux dires de certains ne devaient jamais se rencontrer.

The Help est un film très émouvant, filmé sans fioritures et simplement très efficace aussi bien dans les rires que dans les larmes. On est à la fois touché par ces mots, ces souvenirs et ces anecdotes dévoilées par Abileen et Minny, mais on rit également énormément. C'est que Minny a un sacré caractère, sans parler de l'adorable Celia. Le sujet n'est certes pas léger mais la bonne dose d'humour incorporée est une plus value exceptionnelle. Ce n'est pas la lutte contre le racisme et les enjeux civiques qui sont au premier plan mais simplement un témoignage haut en couleurs de la vie de ces femmes du sud des États-Unis. Vous ne serez pas déçus, encore un film à inclure dans le palmarès 2011.




Réalisé en motion capture (combinaison noire pour les acteurs munie de capteurs qui numérisent leurs mouvements et expressions), Tintin est à nouveau une perle de technologie qui peut faire regretter les vrais acteurs. Pourtant pour Tintin l'effet n'est peut être pas mauvais, c'est une BD après tout, et quand on voit les films des 60s, on se dit qu'une houppette passe mieux en animé qu'en réel. C'est tellement bien fait que des fois on dirait qu'ils ont incrusté de vraies images au milieu des animations. J'avais peur de cette nouvelle adaptation et finalement ce fut une bonne surprise.

Pas besoin de revenir sur l'histoire, elle est assez connue pour zapper cette partie. Outre un professeur Tournesol qui nous manque, tout l'esprit de Tintin est là. Dupont et Dupont sont toujours aussi idiots (interprétés par les toujours aussi géniaux Simon Pegg et Nick Frost), Milou toujours aussi rusé même si bien moins mignon que dans l'œuvre originale.

Mis à part deux scènes d'action à grand spectacles un tantinet trop surréalistes, toute la production est bien menée avec de bonnes idées et somme toute de bons dialogues. Certes, rien ne remplacera les dessins animés de notre enfance, mais Spielberg a fait une bonne tentative. A voir avec d'autres opus.




Dans le monde de Will Salas, les humains ont été modifiés pour qu'à leur 25è année ils gardent leur apparence et commencent à devoir « gagner du temps » pour vivre. Ce monde est gouverné par les minutes, les heures, les jours. Pour payer, les gens doivent donner des minutes de leur vie. Dans les ghettos les plus pauvres du pays, l'espérance de vie est courte.

Will Salas (Timberlake) voit sa mère mourir dans ses bras parce qu'elle n'avait plus assez de temps de vie. Cet événement est le déclencheur pour Will qui commencera à se rebeller. C'est également à ce moment qu'un riche héritier lui donne quelques siècles de vie. Celle de Will va changer, mais c'est sans compter sur la police du temps (les timekeepers) qui ne cesseront de le traquer pour ce legs inespéré. Sur sa route apparaîtra Sylvia Weis, une héritière, et à eux deux ils bouleverseront l'économie.

Les idées sont là, c'est indéniable, mais elles sont pauvrement mises en  œuvre dans ce film de bandits-justiciers futuristes. Alors d'accord il y a des thèmes « forts » comme le culte de la beauté, la loi du plus riche, l'injustice et bla bla bla mais ça sent le réchauffé. Les psychologies simplistes laissent un sentiment mitigé. Même si Justin Timberlake n'est pas si mauvais acteur, ce film de science-fiction reste sans saveur.

dimanche 13 novembre 2011

The Final Act of Mr Shakespeare



Robert Winder a imaginé la façon dont Shakespeare aurait créé sa dernière pièce de théâtre. Alors qu'il rendait visite à un prisonnier de la Tour de Londres, Shakespeare est appréhendé par Sir Coke et est prié d'écrire une pièce élogieuse sur Henry VIII pour le roi actuel, James I. Mais Shakespeare ne l'entend pas de cette façon, surtout quand il est violemment sorti de sa retraite. Lui vient alors l'idée d'écrire une toute autre pièce, sur Henry VII, afin de rétablir la vérité. Aidé par sa troupe de théâtre, the King's Men, formé de Burbage, Heminge et Alleyn entre autres, Shakespeare va commencer un jeu dangereux, parce qu'il n'est pas sans risques de traiter de la monarchie, et encore moins des Tudor.

Pièges, secrets, suspicions et révélations seront au cœur de ce roman où le lecteur assistera aux différentes étapes de la création d'un pièce de William Shakespeare. Chaque membre de la troupe appose sa marque dans l'édification d'une œuvre du célèbre auteur. Il était très intéressant de voir comment Shakespeare aurait pu créer ses pièces. De plus, Robert Winder est allé jusqu'à lui-même créer Henry VII et à l'introduire dans son roman. Une bonne surprise.

Robert Winder nous a ainsi concocté un thriller post-élisabéthain d'une grande qualité. On suit l'évolution de la pièce et comprend mieux au fur et à mesure à quel point son écriture est dangereuse. Aussi, à la fin du livre on comprend que le titre du roman était en fait un formidable jeu de mots, dont je vous laisserai découvrir la signification par vous-même.

dimanche 6 novembre 2011

Nerd Do Well




Simon Pegg est maintenant connu pour son duo avec Nick Frost, les deux amis ont confectionnés quelques-uns des plus originaux films britanniques de ces dernières années, à savoir l'hommage aux films de zombies Shaun of the Dead, le buddy-cops film Hot Fuzz et le sci-fi ovni Paul.

Après avoir brillé sur les écrans, Simon Pegg a choisi la voix ou voie (au choix) littéraire pourpartager ses mémoires et surtout faire état de son parcours extraordinaire d'un enfant du Gloucestershire (a)typique qui aimait tellement l'art dramatique qu'il a réussi à en faire son métier. Impressionnant. L'accroche du livre est « A small boy's journey to becoming a big kid », en effet on ne pourrait pas mieux décrire le parcours de Simon Pegg qui au final, continue à faire ce qu'il a toujours fait, c'est à dire évoluer dans un monde de fan de science-fiction, de zombie, de théâtre et de stand-up. Même après avoir l'assurance que son travail est apprécié et reconnu, il continue à être le jeune fan de Star Wars qui est anxieux et troublé à l'idée de rencontrer Carrie Fisher ou George Lucas, ce qui montre la grande simplicité de cet acteur.

Simon Pegg a voulu faire deux choses dans ses mémoires. D'une part nous raconter pleins de détails sur ses premières copines, et ensuite nous expliquer comment il est devenu le Simon Pegg que nous connaissons aujourd'hui. D'autre part, il a voulu raconter les aventures de Simon Pegg le milliardaire un peu super-héro accompagné de son side-kick Canterbury le super robot. Ces intermèdes loufoques donnent au livre un air moins solennel. Mais pour ma part ses mémoires étaient tout de même beaucoup plus prenantes! Ce n'est pas qu'il a eu une vie extraordinaire, c'est surtout sa passion pour le cinéma et la comédie et son parcours on ne peut plus normal qui est impressionnant. Sans parler de son talent indéniable pour l'écriture (d'accord, on l'avait déjà remarqué dans ses scénarii mais là j'ai vraiment été bluffé). Ses analyses cinématographiques sont également très prenantes et très intelligentes. J'ai dévoré ce livre où la fluidité de son écriture, son humour, son authenticité ne sont que des éloges supplémentaires pour cet acteur-auteur que j'affectionne depuis Shaun of the Dead sorti en 2005 en France.

jeudi 3 novembre 2011

Anonymous



Et si Shakespeare n'était pas le talentueux, que dis-je, l'extraordinaire auteur que nous connaissons aujourd'hui? Et si Shakespeare n'avait pas écrit les 37 pièces et les 152 sonnets qui l'ont rendu si célèbre? Que se passerait-il si Shakespeare n'était qu'une simple couverture, une coquille vide, pour couvrir le véritable auteur?

C'est sur le thème très controversé de la paternité (c'est tellement plus simple, authorship...) des œuvres de Shakespeare que se base l'intrigue d'Anonymous, le nouveau film d'un Roland Emmerich qui ne nous avait pas habitué à un tel registre (Le jour d'après) et qui pourtant livre ici un long-métrage fin, élégant, fascinant et complètement captivant. Eh non, je ne pèse pas mes mots. J'ai vraiment été enthousiasmée par ce film, tant pas par la réalisation d'Emmerich mais plutôt pour le merveilleux scénario de John Orloff. Plusieurs théories balancent la possibilité que Shakespeare ne soit pas l'auteur de son Œuvre avec un grand « o ». Certains l'attribuent à Bacon, d'autres à William Stanley, Marlowe ou, enfin, à Edward de Vere, comte d'Oxford. Anonymous s'intéresse au cas du compte d'Oxford qui, dès son plus jeune âge, écrivait poèmes et pièces à la cour de la jeune reine Elisabeth I. 
 
Le film commence au théâtre, avec une très bonne mise en abîme. Sir Derek Jacobi qu'on ne présente plus, joue le prologue où il présente la pièce, pour doucement laisser place au XVIè siècle dans un fondu humain ingénieux. Par de complexes liens et allers-retour dans le passé, Anonymous nous explique comment et pourquoi de Vere avait besoin d'un écran comme William Shakespeare pour faire passer ses idées. Selon le premier, les mots sont l'arme la plus puissante qui soit. A l'heure où Elisabeth refuse de nommer un héritier, le peuple a besoin d'être éclairé, et ce par le biais du divertissement populaire qu'est le théâtre. Les intrigues de la cour, menées par la famille Cecil (conseillers de la reine), visent à mettre sur le trône James d'Ecosse, pour être sûr d'écarter le favori, le comte d'Essex. Ah la cour des Tudor! Que d'intrigues, que de manigances, c'est toujours aussi excitant. De Vere, au génie sans limite, lui aussi tentera par le pouvoir des mots de jouer de son influence. Pour cela il se tournera vers Ben Johnson, autre dramaturge de l'époque. De Vere l'a choisi pour le représenter aux yeux du monde, sauf qu'un certain acteur du nom de Will Shakespeare tirera son épingle du jeu en sautant sur l'occasion de gagner de l'argent, et se proclamer l'auteur des pièces au succès fulgurant.

Rhys Ifans est tout simplement fantastique dans ce rôle de génie de la plume. On est à des années lumières du rôle qui l'a fait connaître : le coloc débile de Hugh Grant dans Notting Hill ! Cet acteur s'affirme encore une fois comme une valeur sûre du cinéma britannique, tout autant que le jeune Jamie Campbell Bower qui joue de Vere jeune. Une autre ingéniosité du film réside dans le choix d'Elisabeth. Vanessa Redgrave fait une reine très convenable, plus humaine que Judi Dench dans Shakespeare in Love, plus sensible; et quel choix plus logique que de prendre Joely Richardson, sa propre fille, pour la jouer dans ses jeunes années. Comme c'est pratique, et comme c'est réaliste aussi!  

Et tout ce que je vous ai raconté n'est qu'une infime partie de tout ce qu'il se passe, parce qu'il y a la relation Elisabeth-de Vere, la relation famille Cecil-de Vere et bien sûr de Vere et sa relation à l'écriture. Mais je ne vous en dis pas trop non plus sinon il n'a aura plus de surprises. Si vous aimez un tant soit peu Shakespeare, l'Angleterre des Tudor, les films d'époques, foncez! Parce qu'en plus du spectacle et de la beauté des décors et du texte, ce film est empli de fortes émotions qui ne peuvent laisser de glace. Bon d'accord, les garçons, il y a des bagarres aussi, et de la nudité.