samedi 28 septembre 2013

Les Miller, une famille en herbe


La critique éclair




Surprise. C'est souvent quand on s'attend au pire d'une comédie qu'on est satisfait. Les Miller en est un bon exemple.

David Clarke est un dealer trentenaire qui en est toujours au même point depuis le lycée. Le jour où il doit régler une dette auprès de son fournisseur, celui-ci ne lui offre pas d'autre alternative que de faire passer de la drogue du Mexique aux États-Unis. Mission suicide. Mais David a la solution, recruter sa voisine strip-teaseuse Rose, le gamin paumé de l'immeuble Kenny et une gamine SDF Casey. Le but? Faire passer tout ce petit monde pour la famille typique américaine. En effet, la théorie de David c'est que personne n'ira se méfier d'une famille bien sous tout rapport lors de leur passage en camping-car à la frontière. 

Surprise au casting: Tomer Sisley en mafioso mexicain dont rien que l'accent fait rire.

En bonne comédie, rebondissements et gags se succéderont. Et de très bons qui plus est. Du début à la fin c'est une franche rigolade pas si débile que ça. Que dire de plus? Évidemment pour ces films l'essentiel n'est pas d'éblouir par les jeux de lumières ou les paysages mais c'est de nous embarquer dans une aventure drôle qui tient la route. Et pour Les Miller c'est plutôt bien joué.




vendredi 20 septembre 2013

La mort s'invite à Pemberley




Après Jane Austen eu cœur de l'enquête, voilà Elizabeth et Darcy plongé au cœur d'un meurtre sur leur propriété! Les policiers ont bon train et ce n'est personne d'autre que la célèbre P.D James qui s'est maintenant lancé dans la janeite detective fiction!

L'épilogue résume l'intrigue d'Orgueil et Préjugés avec quelques mots sur les propres inventions de P.D. James pour sa suite. Ensuite le roman sera divisé en plusieurs parties comme « l'enquête » ou « Gracechurch Street » qui sont assez explicites sur leur contenu. En bref, la veille du traditionnel bal de Lady Anne, une voiture vient bouleverser la vie sur le domaine de Pemberley. Lydia Wickham, sœur cadette et turbulente d'Elizabeth, arrive à l'improviste, et bouleversée : son mari et Denny sont dans les bois et des coups de feu ont retentis. Ni une, ni deux, Darcy, le colonel Fitzwilliam et un nouveau venu nommé Alveston se précipitent à leur rencontre. Ils trouvent Denny mort et Wickham en état de choc, répétant que tout est de sa faute, qu'il a tué son ami. Ils sont ramenés à Pemberley. Bien que magistrat, Darcy ne peut s'occuper de cette affaire car impliqué et un autre magistrat est appelé. Ensuite il sera question de mettre au clair quelques mystères (pourquoi Denny est-il sorti de la voiture? Quel mobile pour Wickham? Etc etc..) et d'essayer que tout se termine pour le mieux.

Elle a osé. Oui, P.D. James a osé nous faire des cross-overs entre Orgueil et Préjugés, Persuasion et Emma! Je m'explique. Wickham aurait été employé chez un certain Sir Walter Elliot (avec mini résumé de Persuasion) et le bébé Bidwell (famille importante pour l'intrigue) sera envoyé chez une certaine Harriett Smith récemment mariée à Mr Martin (contextualisation des Knightleys au passage!). La première m'a fait sourire, la deuxième faisait un peu too much.

L'intrigue est plaisante, mais pas transcendante, sans vouloir trop en divulguer on se doute assez rapidement de qui est vraiment impliqué et on attend simplement les révélations. Il n'y a pas d'enquête à proprement parler, simplement un mini jugement à Lambton et un autre un peu plus long à Londres mais qui ne change pas grand chose. L'auteur passe beaucoup plus de temps à faire évoluer les personnages de Jane Austen à sa sauce. Le roman policier devient secondaire, presque accessoire. On attend plus de savoir quels secrets sont gardés et de voir évoluer les personnages de notre roman préféré. 

Ce n'est donc pas un policier à proprement parlé. Par comparaison, les enquêtes imaginées par Stephanie Barron sont beaucoup plus abouties et entrainantes. Dans le même style j'ai entendu parler de romans où Darcy mène l'enquête, à l'instar de Jane Austen chez Barron. Ce qui manque, c'est un personnage central avec un tant soit peu de voix narrative pour faire avancer l'enquête. Mais sans être de mauvaise foi, cela reste tout de même agréable à lire.

jeudi 19 septembre 2013

No Pain No Gain





Ces derniers temps Michael Bay nous avait habitué à des films bourrins type Transformers. Avec No Pain No Gain on reste dans le spectacle et le rythme soutenu mais c'est la comédie qui domine. Attention, film tiré d'une histoire vraie; d'où la polémique de traiter sur le ton de l'humour une histoire réel dont les protagonistes sont toujours en vie. Le détail passe inaperçu puisque beaucoup de films s'inspirent d'une histoire vraie. Le film se déroule et on l'oublie. Jusqu'au trois-quart du film où s'opère un arrêt sur image avec la légende « ceci est toujours une histoire vraie » et là on se dit ah ouais c'est vrai..ah quand même! Vous verrez par vous-même. Et forcément après avoir digéré le film on se précipite sur Google pour en savoir plus. Le magazine Première a publié un article qui trie le vrai du faux à cette adresse.

Daniel Lugo est un bodybuilder qui veut gravir l'échelle sociale et vivre le rêve américain façon belles nanas, maisons et voitures de luxe. Impatient et influencé par la philosophie « do-it » de Johnny Wu, ce « do-er » élabore un plan pour s'accaparer la fortune de Victor Pepe Kershaw, un de ses clients au SunGym, salle de sport où il travaille comme coach sportif. Le plan c'est de kidnapper Kershaw, le séquestrer et le torturer pendant un mois le temps qu'il se décide à signer un acte donnant toute sa fortune à Lugo. Pour ce faire, Danny va embarquer deux collègues dont leur musculature est inversement proportionnelle à leur capacité cérébrale. Bref, doués comme ils sont, rien ne se passera comme prévu et situations coquasses se succéderont. Mais le plan aboutira sauf que Kershaw reste en vie et cherche à tout prix à les faire tomber. Voilà pour la mise en bouche, les reste est à découvrir dans les salles.

La première partie est plutôt normale : présentation des personnages, élaboration et exécution du plan. C'est dans la seconde partie du film que tout part en cacahuètes! Leur merveilleux plan dégénère et ils ne sont plus du tout maître de la situation (mais l'ont-ils vraiment été). Appât du gain et bêtise les feront sombrer dans un florilège de grand n'importe quoi.

No Pain No Gain est avant tout une comédie, un peu grinçante si on ne perd pas de vue que l'histoire est vraie et que tous les personnages sont encore en vie à l'heure actuelle. Mark Wahlberg est efficace, fidèle à son jeu, rien à redire. J'ai particulièrement aimé l'interprétation de Dwayne Johnson en gros bras ex-taulard qui se tourne vers Dieu. Il est vraiment très amusant et presque touchant, mais n'a aucune volonté et se laisse embarquer dans une aventure dont il essaiera toujours de se détacher. On personnage c'est un peu la perle de No Pain No Gain.

Le film a une esthétique tout à fait sympa avec des couleurs chatoyantes made in Florida qui transporte dans les 90s, ainsi que des procédés peu courant et sympa; les ralentis , arrêts sur image et voix off de chaque personnages sur leurs pensées mettent un peu plus d'originalité au milieu de cette intrigue déjà si peu conventionnelle! La musique est très efficace également. Je ne me lasse pas de Gansta's Paradise de Coolio! Malgré des personnages hauts en bêtise, le film parvient à garder une relative intelligence toute loufoque. Un très bon mélange pour un film qui peut partir avec pas mal de préjugés.





dimanche 8 septembre 2013

Les Filles de Mr Darcy





 Depuis quelques années la France s'est laissée envahir par la vague ultra populaire Jane Austen, faisant sans cesse des adeptes. Au fur et à mesure les fans de la première heure se sont réjouis de voir enfin sortir en DVD les adaptations qui dataient de plus de 10 ans ! Le revers de la médaille (question de point de vue bien sûr) c'est l'overdose environnante. Dernier fait en date, les traductions et publications aux éditions Milady, collection « Pemberley » (autant racoler à fond) de suites à Orgueil et Préjugésdont Les filles de Mr Darcy (publication originale en 2003 tout de même), mais également Charlotte Collinsou Caroline Bingley. Les premiers traduits, il en existe bien entendu des dizaines d'autres en V.O. dont quelques-unes point encore toutes lues sur mon étagère spéciale Jane Austen.

J'ai donc lu Les filles de Mr Darcy. Roman d'initiation dans la plus pure tradition de la fin du 18è siècle, Elizabeth Aston se base certes sur certain personnages d'Orgueil et Préjugésmais heureusement pour elle on l'oublie assez vite pour se concentrer sur les aventures de ces jeunes filles de la campagne en pleine Saison à Londres ! Dans l'ordre Letitia, Camilla, Belle, Georgina et Alethea vont faire vivre un petit enfer à leurs oncles protecteurs de la ville, Mr et Mme Darcy étant en voyage à Constantinople. Ne pas convier les héros du roman original dans cette aventure éloigne le récit d'Auten et permet d'éviter trop de comparaisons ce qui m'a beaucoup plut. Petite réserve sur certains rebondissements qui ressemblent énormément à ceux d'Orgueil et Préjugés mais dans un sens il faut avouer que de nombreux romans à l'époque en avaient des similaires également, ce qui somme toute ne gâche pas la fête ! Elizabeth Aston réussit à livrer une intrigue qui tient la route et correspond que je le disais initialement aux codes de l'époque. Les personnages sont hauts en couleurs, drôles et attachants ; tout ce qu'une romance à de mieux à offrir à ses lecteurs.

Après avoir acheté sans conviction et fait mauvaises publicités de ces romans racoleurs publiés en masse j'avoue m'être trompée sur la qualité des Filles de Mr Darcy ! Oubliez la référence et tout ira pour le mieux.

mercredi 4 septembre 2013

Le dernier pub avant la fin du monde



Simon Pegg, Nick Frost et Edgar Wright à nouveau réunis : je fonce ! Sans rien lire à son sujet, pas même le synopsis; c'est dire ma foi et ma fan-attitude pour eux. Après les excellents Shaun of the Deadet Hot Fuzz, le trio britannique revient avec en VO The World's End. D'après une interview vue sur Allociné, il s'agirait du troisième volet que constitue la trilogie Shaun/Hot Fuzz/World's End. Une trilogie pas comme les autres puisque les films n'ont rien à voir à part être parodique et ancré dans la culture britannique avec un accent sur l'amitié. Ce qui est somme toute un bon programme.

Le 22 juin 1990, Gary King et ses quatre acolytes, Andy, Peter, Steven et Oliver s'organisent ce qui devait être la meilleure soirée de leur vie: le défi de la golden mile. La golden mile c'est un barathon au cœur de leur ville Newton Haven: un trajet réglementé où une pinte au moins doit être bue dans chacun des 12 pubs qui la compose. Malgré une motivation hors du commun et un excès de tout, ils n'atteignent pas The World's End, qui est l'ultime pub.
Vingt ans plus tard, Gary n'a qu'une idée en tête : reformer le groupe désuni depuis longtemps et venir à tout prix à bout de la golden mile. Andy, Peter, Steven et Oliver ont bien changés, ils mènent des vies « normales » de citadins de petite bourgeoisie contrairement à Gary qui n'a pas -du tout- évolué depuis le lycée, gardant style vestimentaire et ses habitudes. Le choc est détonnant, pathétique et même un peu touchant. La psychologie des personnages va se développer au fur et à mesure mêlant mélo et comédie dans un dosage parfait.
La soirée sera très mouvementée, les langues se délieront et les tensions laissées 20 ans au placard referont surface. Et puis il y aura aussi LA grosse surprise du film dont je ne parlerai pas mais qui change radicalement le ton du film, passant de comédie dramatique à un délire aussi bizarre que drôle et bienvenu. Malgré des longueurs vers la fin, Le dernier pub avant la fin du monde vaut largement le détour! Pardonnez mon enthousiasme, mais c'est tellement rafraîchissant de voir ce film au milieu des blockbusters qui se ressemblent tous et qui n'ont plus aucune saveur.

On ne sait jamais où Pegg et Wright (au scénario) vont nous embarquer et c'est à nouveau le cas avec The World's End qui ne se prend pas au sérieux mais qui livre de super dialogues, des personnages aboutis qui tiennent la route et une histoire originale dans le pur style Pegg et Wright. Faut adhérer à l'humour british et à l'ambiance british, c'est certain. Mention spéciale aux noms des pubs de la golden mile, magistralement authentiques! Les noms des pubs anglais ont tous le même style, il y a des dizaines de « King's Head » ou « Whole in the Wall » et j'en passe. Souvenirs, souvenirs. En bref, pour une comédie déjantée et très bien menée, rendez-vous à The World's End pour l'Happy 2-hours




La golden mile