jeudi 16 juin 2011

Beginners



Beginners est un film de Mike Mills (Thumbsucker) que l'on peut ranger dans la catégorie “film indépendant” mais qui s'accompagne d”un casting pour le moins excellent. Ewan McGregor et Christopher Plummer donnent la réplique à la Marion Cotillard sur le devenir qu'est Mélanie Laurent. La française commence à se construire une sérieuse carrière outre-atlantique.

Ewan McGregor est Oliver, un célibataire de 38 ans qui vient de perdre son père, atteint d'un cancer. Il s'est occupé de lui jusqu'aux derniers instants. Son père, Hal est joué par Christopher Plummer qui pour l'occasion se met dans la peau d'un homosexuel de près de 80 ans qui a fait son coming out à 75. Ni son âge, ni sa maladie ne l'empêchent de profiter de sa nouvelle vie, de ses nouvelles activités et même de son amoureux (Goran Visnjic). Encore en deuil, Oliver va rencontrer Anna (Mélanie Laurent), une jeune actrice excentrique. Ils formeront un couple atypique et fusionnel, jusqu'à ce que leur peur de la relation durable les rattrape. L'autre personnage important de l'histoire est Arthur, le Jack Russel. De toutes les scènes, le compagnon canin est non seulement au cœur des personnages mais devient en devient un à part entière lors de conversations originales avec son maître.

Pure comédie dramatique, le film alterne les moments drôles et émouvants, sans trop aller dans le mélo. Le réalisateur a bien su doser l'émotion, présente à chaque instant dans son long-métrage. Les trois acteurs principaux jouent tout en retenu pour un résultat magnifique de simplicité et d'humilité à l'écran. On est forcément touché par ce film qui ne peut laisser de marbre.

Par ailleurs, Beginners explore les relations de l'enfant au père, sous différentes formes grâce au jeune couple Anna-Oliver. Ils partagent, parfois brièvement, leurs rapports et les ressentis qui en découlent. En ce qui concerne Oliver et Hal, de nombreux flashbacks rythment l'intrigue. Sont alternés des souvenirs d'Oliver et son présent avec Anna. Ces souvenirs débutent lors du coming out de Hal, au moment où on peut dire qu'il a commencé à vivre. Pour Oliver et Anna c'est un peu la même chose, ils débutent une relation, sans savoir vers où cela les mènera. Le tout est de commencer, to begin.

dimanche 12 juin 2011

La catin



Allemagne, 1410.
Marie est sur le point de se marier avec un avocat influent quand elle est jugée pour prostitution et mensonge quant à sa pureté. Diffamée, violée, et rouée de coups en public, Marie est bannie de sa ville natale, Constance. Son fiancé, qui l'a trainée dans la boue et raflé sa fortune, est à l'origine d'une conspiration à grande échelle où la famille Schärer n'était qu'un pion dans l'édifice. Recueillie par Hiltrude, une catin itinérante, Marie se remet doucement de ses blessures et décide que coûte que coûte, elle aura sa vengeance sur Ruppertus Splendidus son ancien fiancé et sur les hommes qui l'ont humiliée. Le prix à payer pour cette jeune bourgeoise sera l'impensable mais l'incontournable pour elle maintenant: embrasser la profession de catin pour réunir l'argent nécessaire à sa vengeance. Dès lors elle vivra d'innombrables aventures avec ses compagnonnes de route jusqu'au moment fatidique où Marie retournera à Constance.

Roman classé dans la catégorie historique. Les éléments de fonds (très loin au fond) font face à l'actualité de l'Allemagne du début du 15è siècle comme le prologue l'atteste. Malgré cela ce livre ne nous fait pas de leçon d'histoire mais nous en apprend plus sur la vie des saltimbanques du Moyen-Age, l'hygiène et le courage de femmes parfois déshonorées, parfois vendues et qui, pour survivre, vendaient leurs corps.
Les 500 pages de l'édition de poche sont passées comme une lettre à la poste en une seule journée. Une preuve de la qualité de ce roman! Le récit est haletant et on ne peut décrocher ses yeux des formidables aventures de Marie et ses amies. On ne s'ennuie pas une seconde, on se délecte d'être plongé ainsi au cœur de l'Allemagne de 1410. Un vrai roman d'aventure au féminin. Il a été récemment adapté pour la télévision, il est même passé en France il y deux ou trois semaines. Par contre j'ai vu des extraits, je crois que je préfère déjà le livre!


Un extrait, décisif pour l'intrigue.

Marie ferma les yeux et sentit le courant de la rivière qui la frôlait doucement. Non, elle ne trouverait pas ici une mort bienveillante et elle n'en avait de toute façon pas envie non plus. Elle maudissait Ruppert, Utz et surtout Linhard, cet infâme traitre. Elle espérait qu'ils iraient en enfer bien avant elle. Pour cela, elle supporterait un destin qui lui avait paru quelques heures, pire que la mort. Elle regarda son amie et inspira profondément.
- Je suis prête, Hiltrude...Mais tu vas avoir beaucoup de choses à m'apprendre.


dimanche 5 juin 2011

The Last Dragonslayer



Jasper Fforde avait déjà fait parlé de lui pour son octalogie (prévue) basée sur le personnage de Thursday Next, une détective littéraire qui aime à se balader dans les livres. En 2011, il revient avec une autre héroïne, de 16 ans cette fois, nommée Jennifer Strange.

Jennifer est orpheline, élevée par les sœurs de l'ordre sacré de la Dame du Homard, et sous contrat avec la société de magie Kazam dont elle est la directrice depuis la disparition de Mr Zambini. Elle doit gérer la paperasse de la magie réglementée par de nombreux formulaires, les déboires des employés magiquement dérangés et son nouveau statut de last Dragonslayer dont la destinée est toute tracée, selon Maltcassion, le dragon de ce premier volet. Elle est entourée de plusieurs acolytes, plus ou moins fidèles, et d'un quarkbeast, une bête aussi féroce qu'amicale. Par-dessus le marché, elle va devoir faire face aux affres politiques du Roi Snodd, qui veut tirer profit de la fameuse prophétie pour agrandir son royaume au sein du Royaume-Désuni d'outre manche.

Pas aussi drôle que les Thursday Next, mais cette nouvelle série de romans s'adressent à un public plus jeune, un peu comme Neil Gaiman avec son Graveyard Book. Néanmoins le mélange monde contemporain-magie est différent des autres fois. La magie n'est plus quelque chose de fantastique et à moitié imaginaire, mais fait partie du quotidien et est réglementée. C'est tout de suite beaucoup moins glamour. L'histoire est très intéressante, avec une fin où on se demande ce qui va bien pouvoir se passer maintenant, et j'ai hâte de lire la suite. Ça ferait un bon film encore une fois!


jeudi 2 juin 2011

Priest

LA CRITIQUE ÉCLAIR




Encore un film de vampires, sauf que cette fois-ci au revoir les adolescents aux hormones en folies et bonjour les chasseurs dans un univers post-apocalyptico-westernien. Outre une tête d'affiche qui laisse rêver (Paul Betttany. Bon d'accord, Karl Urban aussi) ce film est un pot-pourri de personnages vampiriques. On aurait dit que la condition sine qua none du film était: avoir joué un vampire avant, comme Cam Gigandet de Twilight et Stephen Moyer de True Blood. Clins d'oeil sympa.

Ce n'est pas le film du siècle c'est évident, malgré les bonnes idées du comic de départ, dont l'image donnée de l'Église et de son endoctrinement. L'histoire ne manque pas d'intérêt mais elle est trop simpliste dans sa mise en œuvre. Certaines scènes sont longues, d'autres un peu ridicules et enfin certaines non abouties. Malgré cela Priest aura été un bon divertissement. Malheureusement ne connaissant pas l'œuvre de départ, je ne peux juger du niveau de cette adaptation. Rien que pour revoir Paul Bettany en action sur les écrans ça vaut le coup, et il a du style.