dimanche 22 avril 2012

The Boleyn Inheritance




1539. Trois ans après l'exécution de sa deuxième femme Anne Boleyn, et deux après la mort en couches de Jane Seymour, Henry VIII est prêt à se remarier. Son choix se portera sur Anne de Clèves. Mais après un incident fâcheux qui blesse le roi dans son amour propre, elle devra affronter le rejet d'un souverain qui ne veut plus d'elle, préférant une de ses jeunes compagnes, Katherine Howard. Tout le monde connaît l'acharnement de cet homme quand il s'agit d'obtenir l'objet de son désir et c'est là que Anne devra faire preuve de courage. Le roman montre également Henry sous le charme de sa nouvelle reine et cinquième femme : Katherine qui a réussi une ascension vers la gloire et surtout la richesse.

Après la double vision des événements pour The Constant Princess, Philippa Gregory dévoile un nouveau procédé pour The Boleyn Inheritance en mêlant dans ce roman les voix de trois femmes très différentes. Les chapitres alternent les focalisations à la première personne pour que nous lecteurs vivions l'action au plus près de ses protagonistes. De plus nous avons accès aux pensées les plus intimes de ces femmes dont les des destins intimement liés ont pris des directions bien diverses.

La première, Jane Boleyn a connu toutes les reines d'Henry et a participé à la chute de sa belle-sœur Anne. Elle est montrée comme une manipulatrice à la botte du grand chef d'orchestre de la famille, le Duc de Norfolk. Prête à tout mais aussi fragile, elle est à la limite de la sanité après les épreuves qu'elle a vécues. Ses remarques constantes au sujet de son défunt mari et Anne Boleyn en sont les principaux indices. Cependant la forte redondance de ces remarques donnent une impression de lourdeur qui aurait pu être épargnée par la suppression de quelques pages. Cela rappelle The Constant Princess et la référence continuelle de Katherine à sa mère.

Anne de Clèves est l'étrangère qui rappelle Katherine d'Aragon mais qui ne peut ne serait-ce que l'égaler. Heureuse d'être libérée du joug de son frère, elle espère trouver en Angleterre une liberté dont elle n'a jamais pu rêver. Sous le charme du pays, elle ne parviendra pourtant pas à tomber sous le charme du roi maintenant âgé de 48 ans. Malgré la rigueur, la ténacité et le sens du devoir propres à ceux d'une reine, elle manquera de se forger une place à la cour, à cause d'une instruction incohérente avec la cour d'Henry et une culture qui l'éloigne et la dessert aux yeux du roi.

Enfin arrive Katherine Howard, parente des Boleyn, une jeune fille de seize ans qui ne pense qu'aux bijoux, aux belles toilettes et aux flirts. Elle parvient à séduire le roi et ce par vanité et vénalité. Ses pensées montrent à quelle point elle reste naïve (pour ne pas dire stupide) tout au long de son passage à la cour et surtout superficielle, comptant ses robes et ses bijoux à longueur de temps.

A nouveau The Boleyn Inheritance (L'héritage Boleyn en français, publié chez Archipoche) est un roman qui si lit d'une traite et est d'une grande qualité. Cette période à la fois terrifiante et fascinante de l'histoire anglo-saxonne y est pour beaucoup, ainsi que l'écriture simple et efficace de Philippa Gregory, auteur qui se renouvelle dans les procédés stylistiques de ses romans.

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