samedi 14 mai 2011

Deux villes, deux films

LA CRITIQUE ÉCLAIR




Par manque de temps, je vais vous présenter deux critiques en une. Les deux derniers films vu me tiennent à cœur, je ne voudrais pas passer à côté de leur présentation. L'avantage c'est qu'ils se recoupent, ça tombe bien. Chacun met en scène une ville particulière, ces deux films rendent hommage à Strasbourg pour le premier – Tous les soleils – et Paris pour le deuxième – Minuit à Paris, je suis sûre que vous ne vous en doutiez pas. Philippe Claudel a voulu rendre hommage à Strasbourg et Woody Allen à Paris. La preuve? Les longues scènes qui nous baladent au fil des rues, des places, des monuments (plus pour Paris, vous en conviendrez).

Tous les soleils – Strasbourg a des faux airs de Paris, ses habitants se baladent le long de l'Ill comme les parisiens le long de la Seine. Une certaine vision nous est donnée dans les films: les citadins qui attendent le weekend pour se retirer à la campagne ou passent leur soirées dans des caves à vins à déguster; ici, pareil. Ce film raconte l'histoire d'Alessandro, professeur en musicologie, père veuf, frère et lecteur dans un hôpital. Malgré une vie bien remplie, le vide laissé par la mort de sa femme ne se comble pas. Il va devoir gérer sa fille et sa crise d'adolescence, son frère anarchiste...travail, ami, répétitions...jusqu'à une rencontre qui va tout changer. C'est un petit bijou que Mr Claudel nous livre ici. C'est une comédie, dramatique on peut le dire, mais néanmoins rien ne tombe trop dans le sentimentalisme ou le tragique. On est triste avec eux, on rit avec eux. C'est un film dont on ressort ému. Comme à l'époque Little Miss Sunshine. Il y a peut être un monde entre les deux, mais l'émotion mêlée aux rires fonctionnait à merveille, tout comme pour Tous les soleils.


Minuit à Paris – Littéralement magique. En moins d'un an, Woody Allen sort son deuxième film, et il est de qualité. Gil (Owen Wilson) est un scénariste hollywoodien qui se lance dans l'écriture d'un roman. En vacances avec sa fiancée à Paris, il n'a de cesse d'exprimer son amour pour la ville et son rêve de s'y installer. Ils y rencontrent des amis, mais ennuyé par leur compagnie, trop superficielle et 'pédante', Gil profite de la ville seul, la nuit. Pour lui, l'âge d'or de Paris se situe dans les années 1920. Comme par magie, il sera conduit vers une époque de rêve où il va faire des rencontres qui changeront sa vie. De grands artistes (peut être même trop parfois), une source d'inspiration (Marion Cotillard), une chance de trouver sa voie, de retrouver un sens à sa vie. Pour l'anecdote, Carla Bruni (oui oui, mais sans Sarkozy) à un anglais à lire les sous-titres, et Gad Elmaleh à un rôle minuscule mais tordant. Woody Allen réalise un coup de maître, le film regorge de références littéraires et artistiques. Il a également reproduit les années 1920 et 1890 d'une façon exceptionnelle. On s'y croirait, comme dans un bon film d'époque. Entraînant comme un charleston.

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