dimanche 18 juillet 2010

Ne vous fâchez pas, Imogène! / Imogène McCarthery




C'est dans les années 1960 que Charles Exbrayat se mit à écrire des romans policiers humoristiques. De ces écrits naquirent le personnage Imogène McCarthery et sept de ses aventures (de 1959 à 1975). Il faut tout de même admettre que c'est un sacré phénomène cette Imogène !
Célibataire endurcie dans la cinquantaine à la chevelure rouge distinctive, Imogène est surtout écossaise, descendante du célèbre clan des McGregor. Au vu de son fort patriotisme, elle est extrêmement fière de ses origines et méprise tout ceux qui ne sont pas de son pays! Elle n'a d'yeux que pour son défunt « Daddy », le capitaine Henry-James-Herbert McCarthery et Robert Bruce, héros de l'indépendance, devant lesquelles elle se fait un devoir de vouer un culte chaque matin. Cependant, Imogène a dû s'exiler à Londres. Elle y est ainsi secrétaire au sein de l'Amirauté. Bien entendu, c'est une employée qui ne passe pas inaperçue et elle est la terreur de son chef de bureau. Parce que oui, Imogène ne se laisse pas marcher sur les pieds et Imogène n'a pas peur de dire ce qu'elle pense, surtout face aux Anglais ou aux Gallois! Elle s'énerve vite, d'où le titre du roman, qui est un leitmotiv tout au long de la narration : « Ne vous fâchez pas Imogène! ».
Alors qu'elle pense à un licenciement, c'est une promotion qui l'attend dans le bureau du grand patron sir David Woolish qui va lui confier une mission secrète de la plus haute importance. Direction Callender, son visage natal où elle devra faire parvenir les plans du Campbell 777 à sir Henry Wardlaw. On ne peut plus simple, ou presque. Parce que bien sûr rien ne sera aussi facile. Bien sûr, les plans lui seront volés et commencera alors une traque sans précédents. Imogène devra faire face à l'autorité, l'incompétence et la non-coopération des constables Archibald McClostaugh et Samuel Tyler, qui la prendront réellement pour une folle, surtout qu'elle dérangera la tranquillité de la communauté. Ensuite, un trio de soit-disant écossais tourneront autour de l'apprenti agent secret qui seront pris tour à tour pour amoureux ou ennemis. En effet, un billet doux glissé subrepticement dans les affaires d'Imogène viendra chambouler son cœur, sa raison, et sa mission.

Tantôt paranoïaque, tantôt bernée, Imogène s'avèrera redoutable face à la communauté de Callender et face à ses ennemis. On ne peut que rire d'Imogène, ce n'est pas de la moquerie gratuite, mais une franche rigolade face une femme butée et évoluant dans un monde bien à elle. Outre l'aspect comique, le roman montre un réel dynamisme dans l'écriture, ce qui nous propulse d'autant plus dans l'intrigue et nous rend le mélange agréable. Le fil rouge de l'histoire, le « Ne vous fâchez pas Imogène! », est également très drôle car correctement exploité. La répétition de cette phrase n'est pas lourde, l'auteur n'en abuse pas et leurs apparitions sont toujours justifiées. Cela renforce d'autant plus l'aspect comique du roman.

L'adaptation cinématographique réalisée par Alexandre Charlot et Franck Magnier n'est pas très fidèle au roman en ce qui concerne la mission à Callender. Pourtant il est tout aussi drôle, voire plus, car Catherine Frot et Lambert Wilson sont magistraux  d'auto dérision dans les rôles d'Imogène et de Samuel. L'intrigue est donc simplifiée, l'intrigue « amoureuse » du trio est glissée entre Samuel et Imogène qui ont ici un passé commun. Et plus généralement, le rôle de Samuel est développé, ce qui somme toute était une bonne idée. J'ai réellement passé toute la durée du film à rire de ces personnages.
Imogène est clairement décalé. Elle vit dans son monde, à part. Elle me rappelle un autre personnage littéraire et cinématographique : Hubert Bonisseur de La Bath qui n'est autre que que l'OSS 117. Si la ressemblance dans les romans n'est pas éclatante, elle l'est du moins dans les films. Imogène est Hubert sont semblables dans l'amour porté à leurs patries, et par les situations rocambolesques qu'ils entrainent. On rit de leurs maladresses et de leur aveuglement dans des situations si évidentes pour nous autres spectateurs. Dans les deux cas, je suis attendrie. Encore une fois, livres et films ne peuvent finalement pas être comparés. Ils sont en même temps différents et unis par l'agréable moment qu'ils nous font passer.

Un petit extrait du film trouvé sur son site officiel :



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