dimanche 16 janvier 2011

Lord Chesterfield's Letters



Voici un petit résumé de ce que l'on peut apprendre d'un gentleman anglais du 18è siècle.

Lord Chesterfield – Sir Philip Dormer Stanhope de son vrai nom – était un célèbre politicien anglais qui s'est fait d'autant plus connaître après sa mort par la parution posthume de ses nombreuses correspondances. Ces dernières tiennent en plus de trois volumes si je ne me trompe pas, mais il était plus pratique de se procurer l'édition Oxford University Press qui en a fait une sélection, suffisante au final. D'autre part, je ne me suis focalisée que sur les lettres destinées à son fils illégitime Philip Stanhope, qui forment la très grosse majorité du volume. Je m'explique. Chesterfield clama vouloir éduquer son fils, rien de plus naturel pour un garçon qui lui était impossible d'élever « normalement ». C'est alors que débute très tôt une correspondance de trente années durant lesquelles Chesterfield n'avait de cesse de guider son fils pour son introduction dans le monde. Il disait justement : “My object is to have you fit to live.”

Du reste, cette correspondance particulière fut le bestseller de l'époque et fut considéré comme le guide ultime du gentleman. Qui aspirait à être le meilleur des hommes se devait de lire et de suivre les conseils de Chesterfield. C'est que cet homme avait un don pour la formule. Ces propos tiennent plus de vérités générales que de conseils. Cependant, Chesterfield était le premier à admettre qu'il n'était pas le meilleur et qu'il a commis des erreurs; seulement il a su prendre du recul et apprendre de ces erreurs. Le tout puissant a dit, le fils devra suivre, sous peine d'être renié. Je plains le jeune homme car son père attendait énormément de lui et même s'il était fier de lui, il n'en était que plus exigent.

Tout au long de ces lettres, tous les sujets ou presque sont discutés, mais certaines remarques, certaines notions clés reviennent. Premièrement, et bien naturellement, un gentleman doit avoir un comportement décent et montrer les meilleures manières (ou les manières nobles). Par exemple, rire dans une assemblée était très mal vu, tout comme siffler ou se gratter la tête, considérés comme impensables.
Ensuite, le cercle d'amis dans lequel se trouve le jeune homme se trouve être très important. La meilleure compagnie sera la plus utile parce qu'il pourra comparer, apprendre et reproduire. D'où peut être la chose la plus essentielle au développement d'un jeune homme : l'observation, de laquelle devra suivre une analyse et une prise de recul. Cette observation se fera aussi bien lors de rencontres, discussions ou de l'étude de l'Histoire.
Un jeune homme bien élevé ne boira pas et ne jouera pas (pari et autres jeu d'argent) parce que ce n'est pas un comportement digne. Les plaisirs découleront de la lecture ou de la vertu. Il devra exceller dans la danse, mais uniquement lors des balles. L'équitation est du reste le sport le plus noble pour un gentleman.

Les propos de Chesterfield peuvent paraître évident : pour être un gentleman, il suffit d'avoir le meilleur comportement possible, avoir les meilleures manières, être le plus courtois, le plus poli. Et pourtant, il lui semble nécessaire de détailler ces choses, de les expliquer et de prouver que leurs contraires ne sont pas digne d'un homme bien élevé. Ce qui au final n'est que normal, n'est pas gentleman qui veut.


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