jeudi 3 octobre 2013

Ma vie avec Liberace






Soderbergh est un réalisateur éclectique et prolifique. Il fait partie de ces réalisateurs talentueux qui peuvent s'essayer à plusieurs registres différents sans fausse note. Ma vie avec Liberace est le dernier exemple en date après Effets secondaires et Magic Mike. Soderberh a habillé sa caméra d'un filtre très 70s pour nous plonger dans les strass, les teintures dorés et les diamants.

Entrons maintenant dans le vif du sujet. Matt Damon est Scott Thornson, un jeunot que son compagnon d'un soir emmène voir Michael Douglas-Liberace, un pianiste-showman on ne peut plus excentrique à la vie comme à la scène. Après une première rencontre dans les loges, Liberace va rapidement séduire et s'approprier son nouveau « joujou ». Scott et lui vivront une histoire de cinq années, relatée par le film.

C'est Liberace qui décide de tout se transformant bien volontiers en banque sur patte il donne et donne et donne (sic) mais attention au revers de la médaille. Scott est comme prisonnier volontaire du pianiste. Ils ne se quittent pas et Scott devient un peu mascotte en accompagnant son compagnon sur scène par exemple, mais ne vivant pour rien d'autre que la star. Celui-ci ira même jusqu'à obliger Scott à subir de la chirurgie esthétique lourde pour lui ressembler afin d'affirmer une relation ambiguë d'amants/père-fils. Pourtant cette relation restera cachée aux yeux du public jusqu'à la fin. Liberace cacha (on ne sait trop comment) son homosexualité jusqu'à sa mort en 1987. Bientôt les excès auront raison de Scott et les vices de ce mode de vie seront bien ancrés dans son caractère.

Michael Douglas est parfait dans ce rôle de composition. Il porte le strass et la fourrure à merveille. Mention spéciale ensuite à Rob Lowe dans un second rôle. Il campe le chirurgien esthétique qui s'occupera de Liberace et Scott. Il est magistral. Je mets quiconque au défi de ne pas rire à chacune de ses apparitions avec ses traits tellement tirés que les expressions faciales deviennent inexistantes. Scott Bakula est assez drôle aussi version 70s après l'avoir connu pour son rôle dans la série Code Quantum.

Très enthousiaste pour ce film, je me régale du kitsch environnant. L'histoire en elle-même est très entraînante et prenante. Outre le possible voyeurisme du fait de la réalité du sujet, j'ai aimé me retrouver aux premières loges de cette relation vouée à l'autodestruction. Chaque élément est posé, on attend le grain qui fera s'effondrer l'édifice. Ma vie avec Liberace est un mi-biopic, mi-comédie dramatique qui peut ne pas plaire (cf. celui qui m'accompagnait) mais la qualité de ce dernier Soderbergh est indéniable.





2 commentaires:

  1. J'ai découvert Liberace avec le livre d'Alison Arngrim, "La petite garce dans la prairie". Liberace était un ami de son père. Effectivement, d'après ce qu'elle en dit, il est difficile de concevoir qu'il ait pu se cacher.

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    1. Oui, c'est un sacré personnage !! Je ne connaissais pas du tout. Et le film est basé sur un livre de Thornson lui-même.

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