samedi 19 avril 2014

Morts aux cons




Racoleur à souhait, voilà un titre qui doit parler à tout le monde. Un secret inavouable partagé par, j’en suis certaine, une grande partie de la population. Mais qui passerait des mots à l’acte ?

Pour le narrateur, tout a commencé un soir où, agacé par le chat de la voisine, il le défenestre. Un peu radical dirons-nous. Il en résulte néanmoins un élan de solidarité, de convivialité entre les habitants de l’immeuble qui n’a jamais existé jusque-là. Il y voit une révélation et un projet germe dans son esprit : s’attaquer aux animaux domestiques du quartier pour recréer l’élan apparut dans son immeuble. Méthodique et appliqué, il prend grand intérêt à sa nouvelle mission. Sauf que petit à petit les cibles changent. Ce ne sont plus que les animaux qui sont visés mais les propriétaires. Puis il déménage, pour faire plaisir à sa femme, et continue son œuvre. Sa femme, d’ailleurs, ne remarque rien d’anormal dans le comportement de son époux.

Des animaux, il passe à leurs propriétaires, puis aux français lambda qu’il croise. Il y a le bricoleur « Patinex », le chauffard sur l’aire d’autoroute, un DRH, l’employé de la CAF,… La liste est longue (144 personnes quand même! Mais que fait la police?). Les accidents déguisés deviennent parfois des meurtres de sang-froid. Tout au long il s’interroge sur ses méfaits, veut absolument trouver le point commun de ses victimes. Grâce à son psy qui l’encourage (où va le monde), il trouve enfin : les cons ! Et à partir de là les meurtres s’enchaînent.

Le but du narrateur n’est pas d’exposer tous les détails macabres mais plutôt de partager ses réflexions, le tout dans un style humoristique, cynique qui fait passer la gravité de la chose en douceur. Ce qui plaît, c’est que le narrateur venge fictivement le lecteur qui s’est obligatoirement à un moment donné retrouvé dans la même situation. Pour ça disons lui merci !

On rigole, on s’indigne, on s’amuse de ce super-héros déjanté à la morale perturbée, jusqu’à un certain point. Pour moi les dernières pages sont trop longues, trop philosophico-n’importe quoi. Il part dans un délire qui devient longuet.

Vous me direz enfin Mais comment ne se fait-il pas prendre? Eh bien c’est une très bonne question qui, heureusement, trouve sa réponse à la fin. Parce que soyons franc, au bout de 140 et quelques meurtres, il y a de quoi se poser des questions sur l’efficacité policière! Mais là aussi le but du livre n’est pas  de montrer une enquête. Ce livre est un manifeste contre la connerie. 

3 commentaires:

  1. J'ai trouvé un autre livre de cet auteur à lire en e-book (Les poissons ne connaissent pas l'adultère). Comme ça, je me ferai une idée de son style !

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  2. J'ai vu ce titre aussi, est ce que ton e-book est gratuit? Je peux les lire aussi maintenant ;-)

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    1. Toi aussi tu as une liseuse ? Je t'envoie un MP sur Nota Bene.

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