lundi 14 juin 2010

La Châtelaine de Vergy





Voici ma petite présentation de La Châtelaine de Vergy après la lecture des trois différentes versions proposées dans la version de Folio, parmi la vingtaine apparemment existante. Il m'est très difficile de parler d'une œuvre accompagnée d'un contexte qui m'est certes connu mais dont je n'ai, je pense, que beaucoup de clichés. Ce sera donc assez naïvement que je parlerai de La châtelaine de Vergy. Je ne me suis malheureusement pas intéressée à l'aspect historique de ses réécritures, je laisse ceci à notre spécialiste! C'est plus de ma perception de l'histoire, de chaque écriture, dont je vais parler.
L'histoire est assez simple. Un chevalier et la dame de Vergy s'aiment en secret depuis des années. La duchesse du domaine désire le fameux chevalier mais quand il se refuse, elle cherche à amadouer son duc de mari pour se venger. Sauf que le duc n'est pas si crédule pour l'instant et demande des explications au chevalier qui est, surtout, un ami. C'est alors que le chevalier sera obligé de livrer, même en toute confiance, son secret au duc. La duchesse, offusquée, force son époux à la mettre également dans la confidence, ce qui déclenchera le plan de vengeance et la perte des amants.
La Châtelaine de Vergy a, soyons extrêmement schématique, pour personnages principaux un gentil chevalier et une méchante duchesse qui veut un autre mâle dans son lit que le duc. Au final ce n'est peut être pas aussi manichéen, mais il y a tout de même de ça.

La première version est en vers, une traduction bienheureuse en français « courant » l'accompagne sur la page de droite. La seconde est en prose et signée Marguerite de Navarre, la langue contient quelques difficultés de compréhension mais rien de bien grave. La troisième, de Le Grand d'Aussy, est également en prose et présente une nouveauté. Seul le chevalier est singularisé par son prénom, Agolane.
Cette œuvre présente des caractères intéressants. La dame de Vergy est en effet d'après le titre l'héroïne mais c'est surtout ce que représente l'amour que lui porte le chevalier. C'est très beau en fait, le narrateur nous plonge dans les pensées de chaque personnages et les moments consacrés au chevalier sont, je trouve, les plus émouvants. Ce n'est pas un homme qui pervertit ou courtise une dame mais c'est une femme qui se fait diablesse et ne peut accepter le rejet d'un homme, vertueux qui plus est. Il sait qu'il ne devrait pas se confier au duc mais l'idée de perdre sa bien aimée ne lui est pas supportable. Amitié, remords, fidélité, vengeance. Tels sont les thèmes de cette histoire. La parole du duc est assez surprenante, ce qui intensifie encore plus la fin, que j'aime beaucoup d'ailleurs. C'est également très émouvant La morale est bien mise en évidence, et c'est le but recherché par l'auteur.
Ma remarque va sûrement paraître très contemporaine mais j'ai été amusée de la façon que la belle a de mourir. Il n'y a que dans les fictions où l'on peut voir des femmes littéralement mourir de désespoir en dix minutes, chapeau. Moi, cynique? A peine.
Enfin, ma préférence va aux réécritures qui présentent une écriture plus riche. Cela dit, on perd la notion de conte qui se détache du manuscrit original. Pour la version en vers, on imagine très bien le troubadour conter cette histoire au détour d'un banquet.

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