samedi 31 mai 2014

The Homesman



Attention aux labels. Quand on voit l'affiche et l'époque de The Homesman, on se dit qu'un bon western classique nous attend. Or, il n'en est rien. Si ce film a l'aspect du western, que ceux qui recherchent seulement des cowboys, des indiens et des duels au revolver passent leur chemin. Dans un autre style on est également bien loin de La Petite maison dans la prairie. The Homesman est un drame bouleversant sur la solitude, la détresse et ses conséquences.

Dans un Nebraska glacial et désertique, Mary Bee Cuddy (Hillary Swank) est une pionnière, solitaire malgré elle, au caractère dur qui s'occupe seule de sa ferme. Prenant des responsabilités à la place des hommes de la ville, elle se dévoue pour mener une expédition en Iowa afin d' y ramener trois femmes de la région qui sont devenues folles. D'abord seule à accomplir cette tâche, elle tombe sur George Briggs (si c'est bien son nom après tout) : un vieillard égoïste et pragmatique qu'elle sauvera d'une pendaison imminente sous réserve qu'il l'accompagne jusqu'en Iowa. Ce qu'il fera. Bah oui, c'est le sujet du film quand même.

Le périple est entrecoupé de scènes montrant la folie de ces trois femmes. Pourtant où tout le monde parle de folie je vois plutôt du désespoir de ces femmes qui succombent à la dureté de l'ouest des pionniers. Une ne se remet pas de la perte de ses enfants malades, l'autre est maltraitée par son mari et la dernière perd pied face aux difficultés de la ferme. Ces images sont fortes, souvent violentes pour les plus sensibles.

Sous son aspect de femme forte, Cuddy dévoile sa propre folie, son propre désespoir. Elle inspire plutôt de la pitié et son destin ne laisse pas de glace. Briggs quant à lui représente la pierre angulaire de cette compagnie, bientôt indispensable à son équilibre. Lui aussi sera changé au contact de ces femmes puisque maintenant $300 l'obligent à rester auprès d'elles.


Tommy Lee Jones n'est pas à son premier essai derrière la caméra. A travers ses plans de paysages désertiques, ou de symétries et angles marqués au début du film, il insiste sur la dureté de l'époque, il renforce les thèmes du film et le caractère des personnages. Notamment les premières minutes pour l'introduction de Miss Cuddy qui marquent sa rigidité. Autant de procédés techniques qui peuvent passer inaperçus mais qui, malgré nous, influencent notre ressenti. Encensé à Cannes. J'approuve à 100%.

Pour répondre à certaines "critiques" vues sur le net, je répondrai que ces folles ne sont pas hors sujet : c'est simplement l'histoire. The Homesman ferait justement un très bon livre, la preuve c'en est un. Désolée qu'il n'y ait pas une bagarre toutes les 10 minutes ou des soldats voulant tuer des Indiens. Ce n'est pas parce qu'une histoire se déroule au far-west que c'est forcément un remake d'un John Wayne

1 commentaire:

  1. Ça tombe bien, je ne suis pas friande des westerns où l'on se tape dessus toutes les deux minutes. En revanche, j'aime bien l'atmosphère du Far-West. L'histoire me paraît très bien. Je note !

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