Attention
aux labels. Quand on voit l'affiche et l'époque de The Homesman, on
se dit qu'un bon western classique nous attend. Or, il n'en est rien.
Si ce film a l'aspect du western, que ceux qui recherchent seulement
des cowboys, des indiens et des duels au revolver passent leur
chemin. Dans un autre style on est également bien loin de La Petite
maison dans la prairie. The Homesman est un drame bouleversant sur la
solitude, la détresse et ses conséquences.
Dans un
Nebraska glacial et désertique, Mary Bee Cuddy (Hillary Swank) est
une pionnière, solitaire malgré elle, au caractère dur qui
s'occupe seule de sa ferme. Prenant des responsabilités à la place
des hommes de la ville, elle se dévoue pour mener une expédition en
Iowa afin d' y ramener trois femmes de la région qui sont devenues
folles. D'abord seule à accomplir cette tâche, elle tombe sur
George Briggs (si c'est bien son nom après tout) : un vieillard
égoïste et pragmatique qu'elle sauvera d'une pendaison imminente
sous réserve qu'il l'accompagne jusqu'en Iowa. Ce qu'il fera. Bah
oui, c'est le sujet du film quand même.
Le périple
est entrecoupé de scènes montrant la folie de ces trois femmes.
Pourtant où tout le monde parle de folie je vois plutôt du
désespoir de ces femmes qui succombent à la dureté de l'ouest des
pionniers. Une ne se remet pas de la perte de ses enfants malades,
l'autre est maltraitée par son mari et la dernière perd pied face
aux difficultés de la ferme. Ces images sont fortes, souvent
violentes pour les plus sensibles.
Sous son
aspect de femme forte, Cuddy dévoile sa propre folie, son propre
désespoir. Elle inspire plutôt de la pitié et son destin ne laisse
pas de glace. Briggs quant à lui représente la pierre angulaire de
cette compagnie, bientôt indispensable à son équilibre. Lui aussi
sera changé au contact de ces femmes puisque maintenant $300
l'obligent à rester auprès d'elles.
Tommy Lee
Jones n'est pas à son premier essai derrière la caméra. A travers
ses plans de paysages désertiques, ou de symétries et angles
marqués au début du film, il insiste sur la dureté de l'époque,
il renforce les thèmes du film et le caractère des personnages.
Notamment les premières minutes pour l'introduction de Miss Cuddy
qui marquent sa rigidité. Autant de procédés techniques qui
peuvent passer inaperçus mais qui, malgré nous, influencent notre
ressenti. Encensé à Cannes. J'approuve à 100%.
Pour répondre à certaines "critiques" vues sur le net, je répondrai que ces folles ne sont pas hors sujet : c'est simplement l'histoire. The Homesman ferait justement un très bon livre, la preuve c'en est un. Désolée qu'il n'y ait pas une bagarre toutes les 10 minutes ou des soldats voulant tuer des Indiens. Ce n'est pas parce qu'une histoire se déroule au far-west que c'est forcément un remake d'un John Wayne.
Ça tombe bien, je ne suis pas friande des westerns où l'on se tape dessus toutes les deux minutes. En revanche, j'aime bien l'atmosphère du Far-West. L'histoire me paraît très bien. Je note !
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