Après les excellents Thank You For Smoking et Juno, Jason Reitman s’essaie à un
nouveau style. Last Days of Summer (Labor
Day en VO…no comment…) est un drame aux allures de romance et de thriller -
oui, tout ça à la fois – qui pour moi est une réelle réussite. J’annonce la
couleur tout de suite : j’ai été emballée par ce film. Nul besoin de crier
au génie pour apprécier une histoire qui est bien menée et très bien jouée
(encore une fois Kate Winslet ne déçoit pas). Que demander de plus quand on se
rend dans une salle obscure que simplement nous éloigner du quotidien et faire
travailler nos émotions.
Le film commence par la voix de
Tobey Maguire qui nous relate un épisode marquant de son adolescence. C’est
donc d’une part du point de vue du garçon, Henry, que tout se passe. Le d’autre part viendra un peu plus loin.
Henry vit seul avec et s’occupe de sa mère Adèle (Kate Winslet), devenue dépressive
et qui ne sort pratiquement plus de chez elle.
Lors d’une rare sortie au
supermarché, Henry tombe nez à nez avec Frank (Josh Brolin), un détenu, condamné
pour meurtre, fraîchement évadé et blessé. Se sentant tout de même quelque peu
sous la contrainte, Adèle et Henry le ramènent à leur domicile pour « se
reposer avant de continuer son chemin ».
Là arrive la particularité de
l’histoire : Frank n’est pas violent, il ne terrorise pas Adèle et son
fils mais fait la cuisine, répare tout ce qu’il peut, comme si de rien n’était,
sans rien demander. Les rôles sont comme inversés, le détenu vient en quelque
sorte libérer Adèle de sa dépression et Henry de son rôle de soutien à sa mère.
L’effet de surprise dissipé, cette attitude change complètement l’état d’esprit
de la famille car Frank endosse les
figures de père et de mari. Où est l’embrouille ? Rien à l’horizon pour
cette famille perdue qui cherche un nouveau souffle, excepté des flashbacks sur
les causes de l’incarcération de Frank (voilà le d’autre part). C’est là que pour moi la tendance thriller s’est
accentuée parce qu’on en apprend plus sur son caractère et j’attendais donc un
gros twist qui chamboulerait l’harmonie mise en place et…vous verrez par vous-même
ce qu’il en est.
L’atmosphère du film est tout de
même tendue, la mère et le fils ont d’abord peur de ce qui va leur arriver. Ensuite,
quand les liens se créent, cela évolue. Maintenant la crainte est qu’ils soient
découverts par la police ou les voisins car les gros moyens sont déployés pour
retrouver le fugitif. Tendue aussi car les gestes, les regards, les attentions
dépassent les mots. Les sens se réveillent, et s’éveillent, sous la chaleur de
ce weekend de fête nationale, mais à chaque fois sans vulgarité.
Je me rends compte comme il m’est
difficile de parler de ce film dont l’ambiance peut paraître stéréotypée, voire
ridicule pour certains parce que peut être peu réaliste, mais tellement
envoûtant pour moi. Envoûtant peut être également de par le rythme qui est
somme toute assez lent – chaleur accablante, tensions, volonté de se cramponner
à l’instant présent par peur de la fin de ces moments de bien-être - mais sans
longueurs.
Je le note. Vu ce que tu en dis, il a l'air bien intéressant ce film. Et bravo pour cette nouvelle version de blog !
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