mercredi 12 janvier 2011

Frances Burney - Evelina



Cela fait quelques mois maintenant que je ne parle (presque) que de ces deux femmes. Pour commencer, Frances Burney appartient à la fin du 18è siècle. Elle est l'une des auteurs les plus connus de son temps et paradoxalement, son œuvre n'est que très peu connue, voire pas du tout. Jane Austen l'a mis à l'honneur dans Nothanger Abbey en citant ses romans Cecilia et Camilla. Pourtant, Jane Austen pouvait bien citer le premier roman de Burney, Evelina, qui partage tant de choses de son univers. D'ailleurs, Austen se targue d'être une admiratrice de Burney.
Frances Burney est surtout connue par son père, Charles Burney, éminent musicien de l'époque. Elle ne publia que quatre romans, mais fut productive dans la publication de pièces de théâtre (non jouées sous l'interdiction paternelle) ou de correspondances et d'une biographie de son père.


Evelina est un roman épistolaire qui retrace l'évolution d'une jeune fille de 17 ans dans le monde – d'où le sous titre, A young lady's entrance into the world. De ce fait, on s'attend à des rebondissements, des surprises et des faux pas. Que va-t-il arriver à la jeune Evelina? Jeune fille qui finalement reste mystérieuse aux yeux de tous. C'est qu'un petit mystère plane sur sa famille, sur ses origines. On l'appelle Evelina Anville mais Anville n'est pas son vrai nom. Nous suivrons donc principalement les lettres d'Evelina à son tuteur et ami Mr Villars, à qui elle fera des comptes rendus plus que détaillés de ses aventures à Londres et Bristol. On en oublie presque que c'est de l'épistolaire.

Attention, même si l'intrigue reste pour le moins classique dans l'esprit 18è siècle anglais, c'est la mise en œuvre de Frances Burney qui fait son charme. Roman de mœurs, tout comme ce qu'a fait plus tard Jane Austen,
Evelina mêle satire, humour, romance et action dans un petit roman qui ne s'essouffle pas. L'héroïne va voyager, faire des rencontres, apprendre et développer son caractère. Ce n'est ni fleur-bleue, ni violent mais simplement très agréable à lire. On se prend très vite au jeu et bientôt la lecture se fait d'une traite. Un bon signe, n'est-ce pas?

Il est très intéressant de comparer Burney et Austen (ce que je m'apprête à faire ces deux prochaines années!) : des intrigues semblables, des personnages semblables, une étude de la société semblable quoique plus poussé sans doute chez Austen. Burney ne publiera plus de roman épistolaire et ses prochains volumes seront plus conséquent en nombre de pages. Ce qui rend d'autant plus intéressant de voir l'évolution de cet auteur.

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