Stage Beauty est sorti sur nos écrans en mars 2005. Réalisé par Richard Eyre (Chronique d'un scandale, 2007), le film se déroule sous le règne de Charles II, donc entre 1660 et 1685.
Dans la veine de Shakespeare in Love, Stage Beauty parle de théâtre, et notamment de l'introduction des femmes en tant qu'acteurs à part entière. Car oui, à l'époque, les hommes jouaient les femmes et les femmes étaient interdites de scène! Ce qui déstabilisera le héros de l'histoire, Edward Ned Kynaston la célèbre « femme » du théâtre londonien. Cependant cette décision royale, qui est d'interdire aux hommes de jouer des femmes, profite à la couturière de Kynaston, Maria qui rêve de monter sur scène.
Kynaston ne peut se résoudre à jouer des rôles d'hommes, de plus il n'y arrive pas. Il ne sait pas comment être un homme crédible. Maria de son côté n'arrive à jouer qu'en imitant Ned, son modèle. Le film se transformera également en quête de l'identité sexuelle de Kynaston qui oscille entre homosexualité et hétérosexualité, sans doute parce qu'il ne joue que des femmes.
D'autre part Maria et Ned s'aideront mutuellement. Elle l'aidera à savoir qui il est vraiment et lui, lui enseignera une façon plus naturelle de jouer. Tout ceci bien sûr après quelques péripéties que je ne dévoilerais pas, j'en ai déjà assez dit sur l'intrigue. Il faut de la surprise pardi!
Rien à redire sur la réalisation, les décors sont magnifiques, l'ambiance générale au niveau des couleurs, des costumes est en totale adéquation avec le sujet et l'époque. Peut être les robes sont elles caricaturales d'une certaines façon car les couleurs sont assez vive, mais peut être s'agit-il d'une référence au théâtre même pour les personnages en dehors de cet univers. Le tout est traité autant avec humour qu'avec sentiments quand il le faut, autant pour Ned que pour Maria qui connaissent tout deux les déboires des débuts d'une petite révolution théâtrale.
Malgré le fait d'avoir vu ce film maintes fois, je suis toujours autant triste pour ces deux personnages et ce qui leur arrive. Il fonctionne dans la mesure où il véhicule bien les émotions des personnages. Ensuite il y a une scène qui m'impressionne toujours autant et qui fait partie de mes préférées. A la fin du film, Ned et Maria jouent la fameuse scène finale d'Othello de Shakespeare, un leitmotiv du film. Par leurs interprétations ils arrivent à berner et à faire frissonner le public dans la salle mais aussi derrière l'écran, ce qui rend la scène très efficace. J'adore.
Est ce utile d'ajouter que je vous recommande ce film ?